L’escape game des contes au cycle 2
5 min. de lectureComment revoir ce qu’on a appris durant l’année scolaire ? Nabila propose à ses élèves un escape game pour réviser les classiques.
19En fin d’année scolaire, pour clôturer nos projets sur les contes au cycle 2, j’ai choisi de mettre en place un jeu d’évasion.
L’escape game permet de mettre en œuvre des compétences transversales en :
- lecture (compréhension, déduction, acculturation)
- mathématiques et logique (résolution de problèmes, énigmes, calcul, numération, géométrie)
- vivre ensemble
Le thème du conte nous sert de fil conducteur pour enchaîner les énigmes de façon cohérente.
Pssst… C’est encore mieux de préparer votre escape game avec un collègue. Cela vous permet d’avoir un regard extérieur, de tester la recherche d’indices et d’avoir des idées pour les aides, les pénalités et les récompenses !
D’autres thèmes sont possibles pour votre escape game comme l’enquête policière, un conte en particulier ou tout autre album de littérature de jeunesse, le cirque, la montagne, la ferme… selon les projets menés en classe. Démarrons avec la célèbre galette et le petit pot de beurre !
1. Pourquoi avoir choisi un jeu d’évasion pour réviser les contes classiques ?
Je suis maître supplémentaire dans un dispositif “Plus de maîtres que de classes”. J’interviens exclusivement en cycle 2 : la moitié du temps dans deux classes de CP, l’autre moitié dans trois classes accueillant des élèves de CE1 et de CE2.
Dans ces dernières (un CE1 et deux CE1/CE2), les contes étaient à l’honneur sur les deux dernières périodes de l’année :
- rallye-lecture de contes
- lecture suivie d’un conte
- production de contes à l’écrit
- pièce de théâtre avec des personnages emblématiques de contes
J’ai participé à chacun de ces projets, sauf le rallye-lecture que les enseignantes menaient seules dans leur classe. Le thème du conte était tout trouvé !
Avec une enseignante nous avions vécu un escape game lors d’une soirée entre collègues. Nous avions dans la tête d’en faire un avec les élèves. En cette fin d’année, je me suis donc lancée dans sa conception. Une fois l’essentiel du jeu créé, elle m’a aidée à l’améliorer. J’avais besoin d’un regard extérieur.
Nous avons réfléchi à la gestion des pannes et du non-respect des règles. Suite à notre discussion, j’ai pu mettre en place des aides et elle a rajouté les pénalités de 5 minutes en cas de non-respect des règles, notamment prendre les indices des autres groupes et sauter des étapes.
2. Quel est le matériel nécessaire ? Comment l’as-tu créé ?
Depuis un certain temps, je suis le fil d’actualité de ScapeEdu sur Twitter. Je vois les jeux pédagogiques réalisés en collège ou lycée. Il me paraissait compliqué d’en mettre en œuvre avec des élèves plus jeunes.
La rubrique “Bric à brac” du site de Scape Edu m’a donné des idées pour réaliser les indices : mot de code caché, alphabet codé, “une” de journal télévisé… J’ai pioché des idées que j’ai ensuite connectées à ce que nous faisons au quotidien en classe.
Pour ce qui est du matériel, j’ai fait au plus simple tout en gardant certains incontournables comme la clé qui ouvre une boîte à mystère, les énigmes qui mènent à des indices.
J’ai utilisé pour cela :
- un tangram par équipe
- un cadenas avec code
- un panier par équipe
- un pot (de beurre) par équipe
- un conte “Le Petit Chaperon Rouge” par équipe
- une boîte fermant à clé (ou tiroir/armoire de classe)
- une enveloppe par équipe
- l’indispensable minuteur
La gestion de temps est une donnée essentielle dans le jeu d’évasion !
3. Comment se passent la mise en place et le déroulement du jeu d’évasion ?
Après avoir réfléchi à la progression du jeu, l’enchaînement des énigmes et leur contenu (la fiche de prép finalement), l’enseignant met en place les éléments matériels dans la classe pour que les énigmes puissent être résolues les unes après les autres.
Certains éléments sont mis en évidence, d’autres à trouver grâce à des indices dissimulés. Je vous conseille de tester vous-même pour vous assurer de la cohérence de l’enchaînement proposé.
Il faut également estimer un temps de résolution du jeu dans son ensemble. Vous pouvez prévoir une récompense, ça rajoute à la motivation. 🙂
4. As-tu une astuce pour que tous les enfants participent ?
La motivation est importante : la récompense y est pour beaucoup et le format “jeu” plaît aux enfants.
Par ailleurs, dans l’école, nous sommes engagés dans des projets de coopération et de vivre ensemble en EMC. Les élèves de cycle 2 ont beaucoup appris à travailler en collaborant et dans le respect de l’autre.
Nous avons suivi certaines propositions de l’association “EMC, partageons !”, notamment la séquence “Bienveillance” avec un “Chamallow Challenge” où les élèves ont dû collaborer pour construire la tour de spaghettis la plus haute possible, avec un chamallow au sommet !
À l’issue de leurs constructions ils ont pu formuler des recommandations pour les travaux de groupes auxquelles ils se réfèrent régulièrement : on écoute toutes les idées, chacun peut participer.
Toutefois l’enseignant supervise le jeu, il peut s’assurer que tous participent et intervenir en ce sens. Il peut inviter à un partage des tâches si cela ne se fait pas naturellement.
5. Quel est le point fort du jeu d’évasion pour les élèves ? Et pour l’enseignant ?
Voici les apports pour les élèves :
- Poursuivre dans l’esprit de coopération, partage, solidarité.
- Réinvestir des compétences, en transversalité.
- Gagner en persévérance.
- S’amuser !
- Co-construire des solutions
Pour l’enseignant :
- Enseigner autrement
- Mettre les élèves en activité
- Réfléchir autour d’un projet interdisciplinaire (lecture, littérature, maths, EMC).
Étant 2 enseignantes en co-intervention nous avons bénéficié d’un regard croisé sur la préparation en vue de son amélioration, et de la co-animation pour rétroaction rapide dans les groupes (mais ça aurait pu être fait par un seul enseignant) 😉