La cuisine, une entrée en lecture
3 min. de lectureCet article montre comment se servir de la cuisine comme d’une entrée appétissante en lecture. Les ingrédients sont faciles à trouver et amusants à cuisiner. Bon appétit !
Enseignant rime avec gourmand ! Trouvez-moi un maître ou une maîtresse capable de résister à un muffin tout chaud avec son café ou une part de gâteau au yaourt avec son thé !
Tout au long de l’année, les occasions de cuisiner ne manquent pas : les crêpes à la Chandeleur, les beignets de Carnaval, les anniversaires ! L’idée était donc d’utiliser ces moments conviviaux, en cuisine, pour aider les élèves à entrer dans d’autres apprentissages.
Pssst… Avec les plus grands, la cuisine me permet de travailler sur les compléments de phrase. Ils sont facultatifs mais peuvent faire toute la différence. “Faire cuire au four” et “Faire cuire 30 minutes au four”, ce n’est pas la même chose !
En cuisine, on lit pour faire. Il faut donc déchiffrer les instructions mais surtout les comprendre sans omettre le moindre détail. La qualité du résultat se joue souvent à 10 g de sucre ou 5 minutes de cuisson.
Cuisiner permet donc de travailler :
- la lecture (déchiffrage et compréhension)
- les mathématiques (grandeurs, mesures, proportionnalité)
- la grammaire
- la conjugaison
- le lexique
Avec une récompense à la clé !
1. Quelles recettes pour démarrer ?
Pour commencer, je conseille de choisir une recette facile à faire. Gérer un groupe en cuisine, dans un environnement différent avec des dangers potentiels, peut être stressant quand on n’a pas l’habitude. S’il faut en plus maîtriser des techniques dignes de Top Chef c’est l’hypoglycémie assurée !
Bien sûr, il faut aussi s’adapter au matériel disponible à l’école. Sans four, on s’orientera vers des recettes sans cuisson. Les roses de sables font toujours beaucoup d’effet !
La semaine du goût est l’occasion de tester des recettes plus exotiques. Il y a deux ans, nous avions organisé une dégustation de fruits très exotiques et cuisiné une tarte sucrée au potiron . Je ris encore de leurs regards interloqués !
Une fois à l’aise avec la logistique, rien n’empêche d’expérimenter de nouvelles recettes. Et rater une recette est un excellent moyen de dédramatiser l’erreur ! Comme quoi, même la maîtresse se trompe (ouf !).
2. C’est pour quelles classes ?
Pour toutes les classes ! Si on a l’habitude de cuisiner en maternelle, ce rituel a tendance à se perdre à l’école élémentaire tant les emplois du temps sont denses. Mais avec un peu d’imagination, on peut tout à fait faire de la grammaire avec les mains dans la pâte à pain.
Bien sûr, les séances “cuisine” sont plus faciles à mettre en œuvre avec de petits groupes. Avec de grands effectifs, l’aide de quelques parents peut être la bienvenue.
3. La cuisine permet-elle vraiment de travailler la lecture et la grammaire ?
Le lien entre cuisine et lecture est assez évident. Mais il n’est pas nécessaire d’être un lecteur confirmé pour lire une recette de cuisine. Avec quelques adaptations, une recette peut devenir accessible aux élèves.
Par exemple, grâce aux logiciels AraWord ou PictoSelector, il est possible d’écrire une recette avec des pictogrammes (système de communication fréquemment utilisé par les enfants atteints de troubles du spectre autistique). En bref, tous les élèves, quel que soit leur niveau peuvent participer à l’activité. C’est très fédérateur !
En grammaire, je travaille régulièrement les verbes : identification, infinitif, conjugaison. Avec les plus grands, nous parlons du rôle des compléments de phrases.
4. Pourquoi ça marche ?
Les enfants aiment cuisiner ! Et encore plus manger leurs réalisations ! À 8 ans, la grammaire pour la beauté de la langue française ou la lecture pour le plaisir de lire, c’est bien éloigné des préoccupations et du besoin de bouger et d’agir des enfants.
La cuisine est un excellent moyen de combiner tous ces aspects. Les objectifs pédagogiques attachés aux séances en cuisine ne sont pas de la poudre aux yeux. Essayez, vous verrez !
5. Une astuce pour un prof qui se lance ?
Lancez-vous, même si vous finissez avec de la farine au plafond, un gâteau raplapla ou une recette couverte de blanc d’œuf. Comme pour les élèves, c’est en essayant qu’on s’améliore. 🙂