Comment résoudre des problèmes dès la maternelle ?
4 min. de lectureProblemater est un projet de résolution de problèmes entre les classes de maternelle et de CP. Des collaborations sur l’année scolaire pour rendre les maths plus ludiques !
Problemater est né de l’envie d’échanger avec d’autres classes. Je désirais pour mes élèves et moi un projet ayant le rôle d’un fil rouge sur l’année scolaire. Un projet pour partir à la découverte d’autres enfants, d’autres façons de faire… Et surtout, j’avais envie de donner une image plus ludique de la résolution de problèmes.
Pssst… On peut vraiment aider les élèves à progresser en mathématiques. Pour cela, travaillons sur les clés de la résolution de problèmes dès le plus jeune âge : vocabulaire, compréhension des consignes, comparaison des procédures et des résultats...
J’entends aussi depuis de nombreuses années que la résolution de problèmes pose justement problème. Elle est présentée comme un domaine à travailler prioritairement à l’école élémentaire. D’accord… Mais moi j’exerce en maternelle. Ne peut-on pas, nous, enseignants de maternelle, essayer de prendre à notre charge une partie de ce défi ? C’est ça l’idée de Problemater !
1. Peut-on résoudre des problèmes dès la maternelle ?
Oui ! Vous pouvez travailler la résolution de problèmes avec des élèves de maternelle :
- connaissance du vocabulaire mathématique
- compréhension des énoncés
- traitement des données
- verbalisation et comparaison des procédures
- analyse des résultats…
Il suffit de leur expliquer avec clarté le vocabulaire, ce qui est attendu et de bien les guider. En leur faisant confiance, vous serez surpris de ce dont ils sont capables. C’est un investissement sur l’avenir !
Avec Problemater, vous créez un habitus des problèmes mathématiques car les élèves s’entraînent régulièrement et avec méthode à résoudre des problèmes. Les codes de la résolution de problèmes sont petit à petit connus, compris et partagés par tous les élèves.
Vous encouragez la coopération entre élèves pour résoudre un problème.
Vous mettez des mots sur les procédures et encouragez les comparaisons des résultats avec d’autres camarades (proches ou à distance). Les élèves créent de nouveaux énoncés pour les soumettre à une classe partenaire.
Les classes qui participent aux projets sont réparties partout en France et dans le monde. Des liens se créent, au-delà des seuls apprentissages !
Des ressources entre professeurs sont également mises en commun, par l’intermédiaire d’un espace numérique de travail partagé. Problemater permet tout cela 🙂
2. Quelques exemples de problèmes
Problemater se déroule en plusieurs étapes. Tout d’abord, les classes sont réparties par binômes ou trinômes et décident d’un thème commun de travail.
Après une “phase de courtoisie”, chaque classe s’entraîne à résoudre des problèmes grâce à la banque d’énoncés à disposition. Les élèves échangent ensuite leurs premiers messages. Les classes peuvent alors comparer leurs procédures, vérifier les réponses, s’encourager, se corriger…
Vient alors la phase la plus intéressante : chaque classe élabore ses propres énoncés et les soumet à sa classe partenaire. Les connaissances acquises sont transférées dans la création de nouveaux problèmes. Les élèves s’engagent pleinement dans cette phase ! La résolution de problème devient plus amusante et plus facile. Voici quelques exemples.
La bande de papier à découper
À partir d’une longue bande de papier, réalisez des triangles.
Les transports en bus
Y a-t-il assez de place dans ce bus pour tous les personnages ?
La classe à mesurer
Quelle est la taille de la classe ?
3. Que travaille-t-on avec Problemater ?
Chaque année, plusieurs thèmes sont proposés. On ne se restreint pas à la numération. Les élèves pourront aussi travailler sur des problèmes liés :
- aux formes et aux grandeurs
- à la logique
- aux mesures
- à la programmation
Ce projet permet de développer des compétences langagières et des compétences numériques telles que :
- utilisation de l’appareil photo et de la tablette
- création d’enregistrements audio, de vidéo
- utilisation du TBI
- première éducation aux réseaux sociaux
À chaque période, les classes ont le choix : poursuivre sur le même domaine, changer, ou encore faire une pause pour revenir plus tard. Le fil rouge est assez élastique !
4. Comment et quand participer ?
Problemater se déroule de novembre à juillet. Quatre sessions ponctuent l’année. L’inscription se fait à l’aide d’un document mis en ligne, accessible depuis le site internet http://problemater.com ou depuis le compte Twitter @problemater. Les classes peuvent communiquer sur Twitter, Edutwit ou tout simplement par mail.
Je tiens à ce que le projet reste simple, libre, gratuit et collaboratif. Pour ceux qui hésitent et qui ne se sentent pas à l’aise pour mener le projet, des ressources sont à disposition pour les aider :
- des banques de problèmes
- des documents construits par d’autres collègues
Chaque participant a accès à des ressources en ligne.
5. Quel sera la suite de Problemater ?
Le projet se développe progressivement. J’aime bien l’idée de collaborer avec d’autres dispositifs comme M@ths en-vie par exemple. Je rêve aussi d’une rencontre Problemater où plusieurs classes se réuniraient pour mener le projet sur une journée !
En attendant je réfléchis déjà aux thèmes de l’année prochaine. J’espère que le projet va prendre de l’ampleur car les retours des élèves et de leurs professeurs sont très positifs. Tous témoignent de progrès et d’un enthousiasme qui transforme le climat de la classe et l’image de la résolution de problèmes. 😉
Imaginé par Séverine Haudebourg, Problemater est né sur Twitter il y a 3 ans. Rejoignez le projet sur Twitter, EduTwit ou par simple mail entre classes. Pour plus d’informations sur Problemater visitez le site.