Les lanceurs d’écriture en CM
3 min. de lecturePour aider les élèves à écrire des histoires, Romance met en place les lanceurs d'écriture. Ces petits jeux stimulent la production d'écrits et ça marche à tous les coups !
Donner envie d’écrire est synonyme de liberté.
Pssst… Si un enfant a le choix de son thème, il sera plus investi et si en plus, l’enseignant lui donne des outils pour l’enrichir, alors le pari sera gagné.
Ce que je pratique dans ma classe s’appelle le texte libre (deux sessions de 15 minutes dans la semaine). C’est un dispositif issu de la pédagogie Freinet qui vient en complément des productions écrites collectives à la classe. Je vous montre !
1. Le cahier d’écrivain
Chaque élève a un cahier d’écrivain, dans lequel il note au propre ses écrits et les illustre. Voici un exemple.
Le cahier c’est au propre, la feuille de classeur c’est notre brouillon d’écrivain.
Puis, viennent les lanceurs d’écriture. Tous ces petits outils permettent à l’élève de prendre des idées, d’enrichir ses propos, de trouver d’autres façons d’écrire…
2. Quelques exemples de lanceurs d’écriture
Un lanceur d’écriture peut prendre plusieurs formes dans ma classe :
- Des dés d’écriture : images, mots… Voir un exemple
- Des étiquettes : expressions, banques lexicales thématiques, images… placées dans des pochettes sur le mur des écrits. Voir un exemple.
- Des fiches d’écriture guidées : poésie par exemple. Voir un exemple et un autre.
À vous de compléter avec vos idées 🙂
3. Quel matériel est nécessaire ?
Je vous conseille d’utiliser les dés du commerce, comme “story cube” ou des dés fabriqués maison grâce à des modèles sur internet comme celui ci.
Il vous faut aussi :
- Des affichages (pochettes, meuble…) pour placer ses aides
- Mettre un peu de couleur pour visualiser le coin dédié
- Un cahier d’écrivain, mais aussi les petits livres : voici un exemple.
C’est valable pour n’importe quel niveau car tout est adaptable. J’ai des CM1-CM2 et certains ont beaucoup de mal à passer à l’écrit (dysgraphie…). Ceux-ci adorent prendre les dés, s’imaginer leur histoire, se la raconter.
J’interviens ensuite pour prendre en photo les dés, imprimer et coller sur leur cahier d’écrivain. Prendre note de leur histoire sous la dictée. Soit ils recopient, soit ils collent le texte et ils peuvent essayer d’illustrer.
D’autres méthodes existent, notamment la dictée à l’ordinateur 😉
4. La mise en place en classe
Dès la rentrée, je commence par des temps courts de 5 minutes avec des inducteurs précis et simples pour leur montrer en même temps :
- Comment faire son brouillon
- Comment faire sa mise en valeur.
J’explique aussi très clairement où sont les outils, comment s’en servir, en prendre soin et les partager.
Les semaines suivantes, ceux qui ont des idées s’y mettent, et ceux qui n’en ont pas sont guidés par des idées de thèmes : raconter chez soi, imaginer une histoire, raconter son repas, ses vacances… Je les incite à lancer les dés, observer, raconter et écrire.
Ensuite, viendra un temps d’amélioration. Enfin, tous sont lâchés, libres de leur créativité
Pour donner envie d’écrire aux élèves, je leur donne le droit de s’installer confortablement : coussin, au sol, petite table… Ils adorent ! On travaille en se faisant plaisir.
Mon astuce pour que ça marche à tous les coups ? Zéro jugement, zéro attente et contrainte. Chacun fait ce qu’il peut et l’enseignant est garant de l’impulsion, de la correction avec l’élève, de la valorisation de tout texte même minime. Les progrès arrivent vite, pour tous !
La règle est que l’enseignant étaye, enrichisse, s’assoie à un moment donné à côté de chaque élève pour se mettre dans son histoire et l’aider à avancer.
Le fonctionnement est toujours le même, bien guidé en début d’année et après les signaux suffisent :
- On prend son texte (en cours sur brouillon, en cours de recopie, en cours d’illustration)
- On s’installe seul ou en groupe où on veut pour être bien
- On met le minuteur au tableau (timer ou avec classroomscreen.com)
- On écrit.
Et la maîtresse dans tout ça ? Je vais aider à l’orthographe, la grammaire, aider à écrire, aider à trouver des idées, motiver, encourager, écrire avec eux ! Faire lire les élèves devant la classe. Prendre un texte choisi par la classe et m’en servir comme support d’enrichissement collectif, de toilettage orthographique… puis, le coller dans le cahier du jour de chacun.
5. Le bilan
Une fois mis en place, ce temps de texte libre, grâce à l’apport d’outils variés, devient un temps de calme très agréable. On enrichit mutuellement son stock lexical.
Les élèves dédramatisent le passage à l’écrit lors des travaux autour d’un thème de littérature collectif. Ils ont plus l’envie de participer.
Si vous vous lancez demain, je vous conseille de préparer votre matériel : plus le cadre est solide plus l’enseignant est libre de circuler, s’asseoir, aider ou écrire avec les élèves. Commencez par diriger l’activité pour qu’elle soit comprise. Lâchez petit à petit. Apprenez aux élèves à écrire en chuchotant, dans le calme dès le départ 😉