Le rituel du jogging d’écriture au cycle 2
3 min. de lectureLe jogging d’écriture est un rituel quotidien d’une vingtaine de minutes. Chaque matin, les élèves écrivent un court texte sur un sujet.
Écrire tous les jours au cycle 2 est un sacré défi ! Tous les matins, les élèves d’Ayleen s’entraînent au jogging d’écriture.
Le jogging d’écriture est un rituel quotidien d’une vingtaine de minutes. Chaque matin, les élèves écrivent un court texte sur un sujet.
C’est l’occasion de travailler les incontournables de la production d’écrits. L’objectif est de faire progresser les élèves en s’entraînant tous les jours.
Pssst… Au cycle 2, les enfants sont déjà capables d’inventer une histoire. Quand un élève coince, je lui demande de formuler sa phrase à l’oral, puis il passe à l’écrit.
Allons voir dans la classe d’Ayleen un vrai jogging d’écriture.
1. D’où vient le jogging d’écriture ?
Je crois que ses origines se sont perdues dans les méandres d’Internet. C’est un rituel qui a beaucoup évolué en fonction des enseignants qui le pratiquent.
Pour ma part, je l’ai découvert lorsque j’étais PES, dans la classe d’une autre PES. Je ne l’ai pas vu à l’œuvre mais je suis tombée sur une fiche explicative dans le classeur du remplaçant qui m’a donné envie.
Écrire un peu chaque jour répond à beaucoup de problématiques. La répétition permet d’acquérir certains automatismes, comme résoudre des problèmes… ou écrire un texte.
Au fil du temps, je me suis appropriée le jogging d’écriture et en ai fait un rituel incontournable dans ma classe.
2. Comment mettre en place le jogging d’écriture ?
Les 2 ingrédients majeurs sont la conviction que ça va fonctionner et une liste de sujets ! Il faut aussi avoir de bonnes connaissances en grammaire et en orthographe.
Lorsque je choisis les sujets, j’en profite pour me questionner sur les points de langue qui devraient émerger.
Le plus dur est de se décentrer. Il ne s’agit pas d’écrire la liste des points de langue qu’on aimerait voir apparaître mais de se placer du point de vue de l’élève. J’essaie d’anticiper la réaction de la classe face au sujet.
J’ai défini quelques très grandes étapes d’une progression sur l’année :
- Écrire une phrase qui a du sens.
- Écrire des phrases simples bien construites (sujet et verbe présents).
- Respecter les chaînes d’accord du GN (noms et adjectifs) et sujet-verbe.
- Enrichir ses phrases et améliorer ses textes (répétitions, connecteurs logiques, etc.).
Cela permet aux élèves de voir qu’ils s’améliorent !
3. Comment se déroule le rituel ?
Le jogging d’écriture se déroule toujours de la même façon. J’inscris le sujet au tableau, avec des aides si nécessaire (pense-bête, exemple, image). Les élèves écrivent un court texte et se relisent avec leur livret d’autocorrection.
C’est un petit carnet fait maison dans lequel on trouve les grandes étapes de la relecture et qui fonctionne pour tous les écrits (ou presque !). On peut le remplacer par n’importe quel guide de relecture.
Je choisis la production d’un élève en fonction d’un point de langue précis. Nous la corrigeons collectivement en suivant les étapes du livret d’autocorrection.
Je réexplique le point de langue. Les élèves vérifient alors s’ils ont bien respecté cette règle. À la fin, je ramasse les productions écrites et les corrige.
4. Quel est le matériel nécessaire ?
Vous avez simplement besoin d’un support pour écrire ! Bien sûr, on peut y ajouter divers outils et supports :
- un diaporama avec tous les sujets prévus à l’avance
- une grille ou un livret de relecture avec des points ciblés (et limités)
- un répertoire orthographique, un dictionnaire
- des leçons ou des mémos en étude de la langue ou production d’écrits.
Attention toutefois au dictionnaire ! Les élèves risquent de perdre du temps pour rechercher un mot. Or le jogging d’écriture dure une vingtaine de minutes. Dans ma classe, les élèves utilisent un répertoire orthographique.
5. Avez-vous une astuce pour faire écrire les élèves en panne d’inspiration ?
On cherche souvent, comme certains de nos élèves, à nous compliquer la vie là où tout peut être très simple.
Quand on en revient à la construction de la phrase verbale simple, on débloque très vite les élèves coincés.
Je recours souvent à l’oral pour ceux qui ne savent pas comment débuter. Je commence par demander : de qui veux-tu parler ?
L’élève trouve alors le sujet de sa phrase, qui peut être un personnage, “Je”, “Ma sœur et moi”, etc.
Ensuite, je demande ce que fait le personnage. L’élève trouve le groupe verbal :
- mange à la cantine
- fais mes devoirs
- avons regardé la télévision.
Il a alors sa première phrase qu’il peut répéter une ou deux fois pour la mémoriser. Ensuite, il l’écrit et passe à la suivante.
Alors, prêts à lancer votre jogging d’écriture ?
Crédits photo : Ayleen