Loin devant, l’iceberg paraissait immense. Mais une fois arrivés à son niveau, on se rend compte qu’il est ridicule comparé à notre brise-glace de 120 mètres de long !
“Et le Titanic alors ?” s’inquiète CARLA.
Loin devant, l’iceberg paraissait immense. Mais une fois arrivés à son niveau, on se rend compte qu’il est ridicule comparé à notre brise-glace de 120 mètres de long !
“Et le Titanic alors ?” s’inquiète CARLA.
En effet, ce navire légendaire a coulé en percutant un iceberg. Cette histoire tragique a été portée à l’écran par le réalisateur James Cameron en 1998. Titanic est sûrement le film qui a le plus traumatisé CARLA, ce qui ne nous aide pas à le raisonner…
Le Titanic est un gigantesque paquebot britannique célèbre pour son naufrage en 1912, suite à la collision d’un iceberg.
C’est l’une des plus grandes catastrophes maritimes de l’histoire !
Après ce terrible naufrage, nous avons considérablement amélioré les règles de sécurité à bord.
Source : https://fr.vikidia.org/wiki/Titanic
Heureusement, Rémy Marion nous rappelle que les normes de sécurité à bord ne sont pas les mêmes qu’à l’époque du Titanic : “Ce n’est pas le petit qui va abîmer le gros ! Le capitaine du Fridtjof Nansen sait ce qu’il fait et il a un équipement de pointe lui évitant toute mauvaise surprise. À bord d’un brise-glace, nous sommes en sécurité, tu peux respirer CARLA.”
Brabrabra qui bidouille son radar de poche depuis le début, le Brabradar, n’a pas l’air effrayée par les icebergs !
Elle nous indique victorieuse que nous approchons du cercle polaire Arctique, de la banquise et des glaciers. En effet, le Brabradar s’égosille : “Elles n’ont jamais été si blanches, les neiiiiges du Kilimandjarooooo !”
“C’est un radar mélomane”, explique-t-elle. “Il a encore quelques problèmes de géolocalisation, mais bientôt, les paysages vont radicalement changer !”
Rémy Marion acquiesce : “Il y avait beaucoup de banquise dans l’Arctique canadien il y a 30 ans. Désormais, l’été est plutôt fleuri. Vous serez sans doute surpris par la végétation de la toundra”.
Rémy Marion Pôles d’Images remymarion.fr
Puis, il commente le paysage : “À bâbord, vous voyez les côtes du Labrador. Le Labrador est célèbre pour ses roches. Il est d’ailleurs couvert en partie par le bouclier canadien”.
C’est l’une des plus anciennes surfaces rocheuses de la planète ! Certaines parties du bouclier canadien datent d’il y a 4 milliards d’années.
Le bouclier canadien forme un “U” de 5 millions de kilomètres carrés. Son sol est couvert de forêts de conifères et rempli de minerais précieux : nickel, or, argent, cuivre et même des diamants !
Source : www.thecanadianencyclopedia.ca/fr/
“Un chien avec un bouclier ?!” demande CARLA qui a du mal à suivre.
Heu non, pas vraiment… Le nom de la province du Labrador vient de son premier explorateur, un portugais nommé João Fernandes Lavrador.
Quant aux chiens labradors retrievers, ils ont été longtemps utilisés dans cette région du monde pour leur talent de pêcheurs. Mais, contrairement à ce qu’on pourrait penser… Il n’y a aucun lien entre le chien et la province !
“Et le bouclier canadien, ce n’est pas un vrai bouclier mais une croûte rocheuse en forme de fer à cheval. Ces roches, parmi les plus anciennes de la planète, affleurent au niveau du Labrador.” s’empresse de compléter Omni.
Mais, CARLA est déjà passé à autre chose ! Il discute avec le professeur Tuba, un sympathique océanographe que nous présente Rémy Marion. Le professeur Tuba nous propose de l’accompagner à bord de son zodiac pour aller prélever des échantillons d’iceberg.
Quel programme de rêve ! CARLA est ravi de piloter un zodiac. Le voilà totalement remis de ses émotions matinales…
Nous quittons donc notre immense bâtiment polaire pour quelques heures et montons à bord d’un minuscule bateau.
Brabrabra embarque avec tout son attirail technologique : sac à dos, caisse à outils, Brabradar… Elle tient aussi un drôle de paquet sous le bras. C’est sa mystérieuse invention qu’elle cache là-dedans. Elle veut profiter de notre escapade pour tester sa résistance.
Omni nous suit, grincheux, dans son scaphandre 100 % hermétique confectionné par Brabrabra. Notre ingénieuse mécano-geek a vu que l’humidité ne convenait pas à ses circuits électroniques et elle tente de le protéger. Le pauvre, on ne l’entend plus là-dedans !
Une fois tout le monde à bord, nous naviguons jusqu’à l’iceberg qui nous faisait si peur ce matin.
Sa partie émergée mesure 10 mètres de haut. Les icebergs ont aussi une partie immergée, environ 8 fois plus grande que celle que l’on voit à la surface. Comme on dit : “Ce n’est que la partie visible de l’iceberg !”
Le professeur Tuba sort plusieurs outils scientifiques pour prélever des morceaux de l’iceberg et des échantillons d’eau se trouvant à proximité. “Je mesure la température et la salinité de l’eau.” nous explique-t-il.
Brabrabra profite de notre escale pour déballer sa précieuse invention. C’est une sorte de gros pistolet avec un embout en spirale. Alors qu’elle bidouille les boutons de son appareil, un énorme morceau d’iceberg se détache soudainement et tombe avec grand fracas dans l’eau ! Le morceau de glace crée une grosse vague qui soulève notre minuscule embarcation.
“Attention !” crie le professeur Tuba, mais c’est trop tard. La secousse de la vague nous force à nous cramponner aux bords du zodiac et dans l’action, Brabrabra lâche son invention qui passe par-dessus bord !
C’est tout le travail de Brabrabra qui tombe à l’eau ! “Vite, il faut le récupérer !” Brabrabra semble prête à plonger. Heureusement, j’ai une meilleure idée : “Envoyons Omni récupérer ton invention ! Son scaphandre est bien hermétique non ?”.
Omni restait discret dans son coin, pensant qu’on allait l’oublier… Il tente de protester à travers son hublot : “Aller dans l’eau glacée ? Certainement pas !”
Mais, Brabrabra le plonge sans remords : “Retrouve mon invention Omni et nous viendrons te chercher !”. Plouf ! Omni s’enfonce dans l’eau sombre et glaciale, laissant derrière lui quelques bulles.
“Retournons à bord du Fridtjof Nansen, j’ai ce qu’il faut pour vous aider à les localiser !” Grâce au professeur Tuba nous avons peut-être une chance de retrouver Omni et l’invention de Brabrabra.
CARLA lance le zodiac à plein régime, direction le brise-glace !
De retour à bord du Fridtjof Nansen, le professeur Tuba nous entraîne au sous-sol où est garé un Cyclops. C’est un sous-marin scientifique conçu pour l’exploration sous-marine ! CARLA n’en croit pas ses yeux…
“Je vais piloter un sous-marin ! Je vais piloter un sous-marin ! Je vais piloter un sous-marin !” répète-t-il en boucle.
Les sous-marins scientifiques permettent aux chercheurs d’observer et de prélever plus facilement des éléments en milieu aquatique.
La France est pionnière dans ce domaine ! Ulyx, son petit dernier, est un sous-marin français totalement autonome, capable de descendre jusqu’à 6 000 mètres de profondeur.
Le sous-marin Cyclops peut lui descendre jusqu’à 3 000 mètres de profondeur, avec à son bord 5 personnes.
Source : www.futura-sciences.com
Ni une, ni deux, nous voilà sous l’eau à bord de cet incroyable engin. On descend plus bas, plus bas, toujours plus bas, dans les profondeurs de l’océan…
À travers le hublot, j’aperçois la partie immergée de l’iceberg de tout à l’heure. Il est gigantesque !
Il fait sombre sous l’eau, heureusement, le Cyclops est muni de puissants phares pour scruter le fond marin et retrouver Omni et l’invention de Brabrabra.
“Dirigeons-nous avec les courants.” nous propose le professeur Tuba. Il nous explique comment procéder en sortant une carte des courants marins.
“Les courants sont très importants pour le climat de la planète. Ils régulent même la température de l’air.” explique le professeur Tuba.
“L’eau froide étant plus lourde que l’eau chaude, le courant froid du Labrador circule en profondeur, en direction du Sud ! C’est là que nous allons !”
Les courants sont des déplacements d’eau de mer dans les océans. Ils répartissent l’énergie solaire et régulent le climat à l’échelle de toute la planète.
Les courants chauds de surface sont déplacés par le vent. Les courants froids profonds se déplacent grâce à la différence de densité et de salinité de l’eau.
Mais, les courants déplacent des particules de plastique et des polluants générés partout dans le monde. Ainsi, en Arctique, les scientifiques ont détecté des particules polluantes déversées en mer depuis l’Europe ! La lutte contre la pollution est notre affaire à tous.
Source : https://www.alloprof.qc.ca/fr/eleves/bv/sciences/la-circulation-oceanique-s1343
CARLA pilote en direction du Sud grâce à la boussole du sous-marin et aux conseils du professeur Tuba. Tout à coup, une ombre blanche passe devant ses phares. CARLA devient blanc comme un linge…
“Ah ah, ce n’est pas un fantôme CARLA, c’est un paisible béluga” le rassure Rémy Marion.
Rémy Marion Pôles d’Images remymarion.fr
Le béluga vit dans les eaux de l’Arctique. Son crâne en forme de bulbe abrite un sonar qui sert à l’écholocation. Comme les chauve-souris dans les airs, le béluga émet des ondes sonores, sous l’eau. Lorsque les ondes du son lui reviennent, le béluga peut repérer ses proies et son itinéraire.
Taille : 2,5 à 6 mètres de long, c’est la taille d’un petit camion.
Poids : 0,7 à 1,5 tonne, c’est le poids d’une voiture.
Durée de vie : 35 à 50 ans.
Temps d’apnée : 2 à 25 minutes de plongée.
Nombre de bélugas dans le monde : 100 000 en 2019.
Source : baleinesendirect.org
Le béluga est un cétacé qui possède un sonar sur l’avant de son front pour se repérer dans le noir, un peu comme le font les chauve-souris.
Brabrabra s’écrie “Suis le béluga CARLA ! Son sonar a peut-être capté les ondes émises par Omni !”
CARLA s’exécute, plus effrayé par Brabrabra que par le gros béluga. Après de longues minutes, nous apercevons enfin Omni !
En s’approchant de lui, nous voyons qu’il tient l’invention de Brabrabra ! Il nous regarde à travers son scaphandre, l’air grognon. Je sens qu’il va nous demander des faveurs pendant un moment…
CARLA déploie le bras robotique du sous-marin pour attraper Omni. Direction la surface !
De retour au brise-glace, Brabrabra enfile sa blouse blanche et s’enferme dans un des ateliers du brise-glace avec Omni prisonnier de son scaphandre gelé et son invention toute mouillée. Nous attendons inquiets dans la salle à côté. On entend de drôles de bruits : une visseuse-dévisseuse, puis un genre de sèche-cheveux…
Elle nous retrouve quelques heures plus tard, un grand sourire aux lèvres !
Rémy Marion nous propose de célébrer la nouvelle avec une petite surprise. Nous le suivons donc dans les couloirs du brise-glace. CARLA essaye de deviner la surprise tout le long du trajet : “Je vais enfin conduire le brise-glace ?” Demande-t-il pour la cinquième fois.
Mais non, CARLA a déjà suffisamment piloté pour aujourd’hui ! Nous entrons dans une grande salle et rencontrons Madame Elbeuf, historienne et archéologue. Sur de grandes tables, elle a sorti tout un attirail d’objets vikings.
Nous avons le droit d’essayer les casques vikings : quelle allure !
Image d’Arthur ASCII – Pixabay – Casques vikings
Les vikings étaient des grands connaisseurs des courants et des vents ce qui leur a permis de sillonner le monde.
Vers l’an 1000, les Vikings avaient déjà colonisé l’Islande et le Groenland.
Leif Erikson, le fils d’Erik le Rouge, serait le premier Européen à avoir découvert l’Amérique du Nord continentale, aux alentours du Labrador et de Terre-Neuve.
Mais, des affrontements avec les Inuits forcèrent les Vikings à abandonner leurs bases et à rebrousser chemin…
Source : www.persee.fr
Madame Elbeuf nous raconte les plus grandes explorations vikings : “Saviez-vous que les Vikings sont les premiers européens à avoir atteint l’Amérique ?” confie-t-elle. “Ce peuple des mers avait une très grande connaissance des courants et des vents, ce qui leur a permis de naviguer jusqu’à l’actuel Canada.”
En effet, des archéologues ont récemment mis à jour les vestiges de campements vikings sur les côtes du Labrador.
Quelle folle journée ! Nous en avons même oublié notre manque de sommeil ! De retour sur le pont, nous admirons le soleil toujours à son poste.
“Vous ai-je déjà parlé de mes ancêtres Vikings ?” nous demande CARLA, son casque sur la tête, la poitrine fièrement gonflée.
Malheureusement pour lui, un jet d’eau l’asperge des pieds à la tête en pleine réplique ! Qui peut bien avoir un tel pistolet à eau ?!
Beneylu Jim