Expédition frigorifique dans l’Arctique canadien

Épisode 3 : Y a de la joie à Iqaluit !

Ce n’est pas un super pistolet à eau, mais une baleine à bosse ! Elle expulse l’air par son évent, une sorte de narine géante qu’elle a sur la tête.

La baleine à bosse

Rémy Marion Pôles d’Images remymarion.fr

La baleine à bosse est un grand mammifère aquatique qui porte des bosses sur la tête.

Elle parcourt jusqu’à 10 000 kilomètres en une année ! La baleine à bosse migre car elle se nourrit dans les eaux froides comme l’Arctique et elle se reproduit dans les eaux chaudes tropicales.

Cette baleine peut effectuer des sauts spectaculaires hors de l’eau et elle possède un chant très élaboré.

Taille : jusqu’à 14 mètres de long ! C’est à peu près la longueur d’un car.

Poids : 25 000 kilos. C’est le poids de 25 voitures !

Durée de vie : 60 ans.

Temps d’apnée : jusqu’à 30 minutes sous l’eau sans respirer.

Nombre de baleines dans le monde : 90 000 en 2019.

Source : www.wapiti-magazine.com

Nous restons muets devant cet incroyable spectacle. La baleine nage à côté du Fridtjof Nansen quelques minutes, puis disparaît…

 

Il est temps de nous changer, nous sommes trempés des pieds à la tête !

 

Arrivée à table, Brabrabra ronchonne. Cela ne lui ressemble pas de bouder en mangeant…

 

Elle nous explique qu’elle a testé son invention sur les fraises du garde-manger cette nuit – allez savoir comment elle a obtenu les clés du garde-manger et pourquoi elle y passe ses nuits… – et que cela les a changées en flaque d’eau de fraises ! Oups !

 

Elle a besoin de scanner un maximum d’aliments avec son invention afin que la machine soit capable de les mémoriser, puis de les reconstituer à partir de n’importe quel morceau de glace. Elle nous chuchote en exclusivité le nom de son nouveau bébé : “Il s’appelle le Brabragélator. C’est un simulateur de goûts qui change la glace en mets délicieux, mais je dois finir quelques réglages…”

 

Seulement, à bord du brise-glace, elle ne trouve pas tous les aliments dont elle a besoin pour terminer les réglages du Brabragélator. Et cela ne va pas s’arranger s’il continue à les changer en eau…

 

Sur sa liste j’aperçois :

  • Frites
  • Fromage
  • Fraises
  • Oranges
  • Viande
  • Poisson

C’est sûr que ce n’est pas vraiment la saison, ni les conditions climatiques idéales… Dommage que Brabrabra ait fait fondre la dernière barquette à bord !

 

Rémy Marion propose de profiter de notre escale à Iqaluit pour faire des emplettes.

Nous aiderons Brabrabra à faire ses courses, bien que sa liste ressemble à une mission impossible.

Iqaluit, la capitale du Nunavut est la dernière ville avant le cercle polaire. Le lieu idéal pour faire des provisions. J’imagine que les Inuits se nourrissent surtout de poissons.
Omni s’empresse de me compléter : “Iqaluit signifie endroit poissonneux en langue inuktitut”.

 

“Côté poisson, on a la dose ! Il me faut d’autres plats pour terminer mon invention Omni…” rêvasse Brabrabra en se léchant les babines.

 

“Vous serez surpris par tout ce qu’on peut trouver à Iqaluit !” répond Rémy Marion, l’air amusé. “Mais, il faudra mettre le prix, ici tout est importé et donc très cher”.

La ville d’Iqaluit en bref :

 

Iqaluit est la capitale du Nunavut.

 

Ses habitants s’appellent les Iqalummiut.

 

Superficie : 52 kilomètres carrés, c’est la taille de la ville de Lyon en France.

 

Population : 7 700 habitants.

 

Langues : L’Anglais et l’Inuktitut, la langue des Inuits.

 

Climat : En moyenne – 22° C en hiver et 8° C en été.

 

Source : www.jeparsaucanada.com

Le lendemain matin, nous arrivons en zodiac à Iqaluit. C’est assez incroyable de reposer le pied sur terre après des jours de navigation !

 

Nous nous étions habitués aux mouvements continus du brise-glace sur le flot de l’eau. Se tenir sur un sol qui ne tangue pas nous fait tout drôle.

Le mal de mer

Le mal de mer est caractérisé par des vomissements et des vertiges quand on prend le bateau. Il est provoqué par une désynchronisation de nos sens : nos yeux ne voient pas les mouvements ressentis par notre oreille interne.

Sources : www.sciencesetavenir.fr

Rémy Marion fait un signe de main à un taxi qui s’arrête à notre hauteur.

 

Sur la route, nous sommes ébahis devant les immeubles, les routes, les feux rouges et les taxis de la ville. Iqaluit est loin de ressembler à ce qu’on imaginait ! Ici pas l’ombre d’un igloo… On n’a même pas froid !

 

Soudain, de la musique résonne. Rémy Marion sourit. “Quelle chance pour vous, c’est l’Alianait Arts Festival, un festival local de musique et d’art.”

 

Au détour d’une rue nous apercevons un rassemblement devant un chapiteau semblable à celui d’un cirque. Nous nous joignons à l’ambiance festive et dansons avec le public. Ce festival est un joyeux mélange d’arts et de cultures traditionnelles et contemporaines.

 

CARLA se met à danser avec passion. Un cercle s’est même formé autour de lui. Les Iqalummiut tapent des mains au rythme de la musique !

L’Alianait Arts Festival

Les habitants d’Iqaluit, les Iqalummiut, célèbrent la fin du long hiver avec ce festival.

L’Alianait Arts Festival met à l’honneur les artistes locaux et la culture traditionnelle inuit avec des spectacles de chant guttural et de danse du tambour.

Des séances d’improvisation ouvertes permettent aux spectateurs de participer en prenant part aux chants, danses et spectacles. C’est la fête à Iqaluit !

Source : fr-keepexploring.canada.travel

Nunatta Sunakkutaangit Musem

Ce musée est le seul du territoire. Il propose une exposition permanente d’art inuit ainsi qu’une exposition temporaire d’art contemporain.

Source : www.nunattasunakkutaangit.ca

Difficile d’arracher CARLA à ses fans, mais Brabrabra agite sa liste de courses ! Il est temps de reprendre notre route.

 

Avant les emplettes, Rémy Marion tient à nous faire visiter le Nunatta Sunakkutaangit Museum. C’est le seul musée du territoire ! On y admire une magnifique exposition d’art inuit.

Brabrabra s’impatiente : “Ce n’est pas ici que nous trouverons des fraises ! Et je commence à avoir faim…”

Nous le suivons donc à quelques rues du musée, jusqu’à un restaurant local. En ouvrant la porte, une odeur de friture et de viande envahit nos narines… Brabrabra est ravie, elle n’en pouvait plus du poisson !

 

Le cuisinier vient nous saluer et nous propose son plat typique : “La poutine est un plat québécois composé de frites, de fromage et de sauce brune. Autant dire que ça tient bien au corps ! C’est l’idéal dans les régions polaires.”

La poutine, le régal du grand froid !

Yuri Long from Arlington, VA, USA, CC BY 2.0

Pour 4 personnes, il te faut :

─ 10 pommes de terre
─ 100 grammes de sauce brune
─ 60 grammes de gouda

Demande l’aide d’un adulte pour éplucher les pommes de terre et les couper en forme de frites.

L’adulte pourra les frire dans une friteuse à 160° degrés, puis à 180° degrés.

Dépose les frites encore chaudes dans un plat en ajoutant par-dessus le gouda. Le fromage va fondre dessus.

Nappe le dessus de ton plat avec la sauce brune.

À table !

L’assiette servie est lourde et plus que bien garnie. Une fois la poutine avalée, on se sent comme une brique. Brabrabra en commande deux… Quel appétit !

 

Brabrabra scanne la poutine avec son Brabrabragérator qu’elle a réparé dans le taxi. Pas de flaque de poutine cette fois, ça marche ! Elle repart heureuse, le ventre rond. Cela devrait durer jusqu’au goûter. Grâce à la poutine, elle a pu rayer : viande, fromage et frites de sa liste !

 

  • Frites
  • Fromage
  • Fraises
  • Oranges
  • Viande
  • Poisson

 

“Et les igloos ?” demande CARLA qui a lui aussi démarré sa liste. “J’aurais tant aimé en voir un !”
“Sois patient, tu en verras peut-être un.” répond Rémy Marion.

 

Nous reprenons un taxi jusqu’au parlement qu’Iqaluit. C’est là que les lois sont votées. On peut entrer pour le visiter. À l’intérieur, les sièges sont recouverts de peau de phoque !

“Et mes fraises ?!” se réveille Brabrabra.

 

“On y arrive” la rassure Rémy Marion. Il connaît une supérette à quelques rues d’ici.

 

Le petit magasin ressemble à ceux que nous avons en France, à un détail près… Les prix sont exorbitants ! L’importation des produits par bateau ou par avion augmente le coût de la vie. Comme le port d’Iqaluit n’est accessible que deux mois dans l’année à cause du climat, la ville possède un aéroport qui permet une liaison avec le reste du pays et un ravitaillement régulier.

 

On ne manque jamais de rien à Iqaluit, à condition d’y mettre le prix ! Bien sûr, impossible de renvoyer les achats défectueux ou les vieux engins. On trouve donc des carcasses rouillées qui traînent un peu partout… Rémy Marion nous explique que l’hiver elles sont cachées sous la neige, mais en été, elles sont visibles ! Il y a quelques années, il y avait moins de problèmes de déchets car la plupart étaient biodégradables.

Le plastique

On trouve du plastique partout : dans les vêtements, les bouteilles, les plats, les sols, les emballages, le matériel électrique et électronique, les meubles, les jouets et dans tout un tas d’objets à usage unique… Le plastique met très longtemps à se dégrader dans l’environnement. Interdire tout plastique est difficilement imaginable. Mais réduire les quantités est faisable.

Source : Infographie du journal de Beneylu School

Brabrabra fouille les rayons en quête de fraises. Elle en trouve à 13 € la barquette, soit 3 fois plus chères qu’en France ! Déterminée à réparer son erreur, elle prend une cagette complète et se dirige vers la caisse. Elle attrape aussi quelques oranges pour finir de rayer sa liste de courses.

Rémy Marion Pôles d’Images remymarion.fr

En sortant du magasin, les bras chargés de provisions, CARLA s’arrête net. Il y a des kayaks amarrés au port.

 

“On fait un tour ?” propose-t-il.

 

“Il nous reste un peu de temps avant de retourner au Fridtjof Nansen. Posons nos provisions et allons faire un tour de la baie en kayak !” acquiesce Rémy Marion.

Le kayak

Kayak – pixabay – dimitrisvetsikas1969

Le kayak est une pirogue légère fabriquée par les Inuits. Elle nécessite une pagaie pour avancer. Confectionnée à l’origine avec des peaux d’animaux, elle est aujourd’hui faite de toiles imperméables, synthétiques ou pneumatiques.

La principale différence avec le canoë est l’utilisation d’une pagaie double pour manoeuvrer sur l’eau.

Source : www.larousse.fr

Nous naviguons paisiblement le long de la côte d’Iqaluit lorsque Brabrabra remarque quelque chose au loin. “On dirait un igloo…” En effet, un dôme blanc domine une partie de la ville. CARLA est au comble de l’excitation, il pagaie à fond les manettes pour accoster au plus vite.

 

“Un iglooooo ! Enfin !” crie CARLA.

 

Nous mettons pied à terre et courrons jusqu’à ce drôle d’igloo. CARLA lèche le mur pour voir s’il fond, mais cela ne ressemble pas du tout à de la glace !

13. CARLA-leche-la-cathedrale

wikipédia – cathédrale Saint Jude

“C’est la Cathédrale Saint Jude. Le seul lieu de culte de la ville, qui se trouve être en forme d’igloo” nous explique Rémy Marion.

La religion à Iqaluit

La religion chrétienne est la principale croyance des habitants, mais certains croient encore en l’animisme, c’est-à-dire qu’ils pensent que les êtres vivants, les objets et les éléments naturels sont animés d’une force vitale.

Source : www.thecanadianencyclopedia.ca

CARLA sort sa liste de sa poche et barre :

  • essayer un nouveau moyen de transport
  • voir un igloo
  • conduire le brise-glace
  • faire du chien de traineau (sans les chiens)

 

Bien que le soleil soit encore haut dans le ciel, nous approchons de l’heure du dîner. Brabrabra demande si nous pouvons emporter des poutines pour ce soir. J’avoue n’être pas aussi enthousiaste qu’elle, la mienne me reste sur l’estomac… Elle s’en prend deux, pour le dessert.

 

De retour au brise-glace, Brabrabra remplace la flaque d’eau de fraises du garde-manger par sa barquette bien garnie et range toutes ses trouvailles.

 

Dans la réserve, nous croisons des membres de l’équipage, chargés de plateaux de petits fours. On dirait qu’une fête se prépare… Il y a de la musique et CARLA est de nouveau prêt à danser. Nous lui demandons ce que nous fêtons mais il ne semble pas au courant.

 

Soudain, le Brabradar se met à chanter à tue-tête dans la poche de Brabrabra.

Beneylu Jim