Les ceintures de compétences en 3 étapes
5 min. de lectureLes ceintures de compétence aident les élèves de Romy à organiser leur travail. Ils voient les progrès accomplis et ça les motive ! Romy nous montre le fonctionnement des ceintures de compétences dans sa classe.
Je suis titulaire de ma classe depuis une dizaine d’années en environ et depuis le début, je mets en place un fonctionnement coopératif fondé sur les pratiques de Monsieur Freinet.
Avant de me lancer dans ce type de pédagogie, j’ai beaucoup lu sur la pédagogie Freinet (→ voir ici) pour développer différemment le travail en classe et la participation des élèves.
Pssst… Lorsqu’un élève est en difficulté sur un travail en autonomie, il inscrit son nom au tableau. Si je peux, je viens l’aider et sinon, l’élève se tourne vers un tuteur. Il peut aussi changer d’exercice et y revenir plus tard.
Parmi tous les outils qui peuvent amener les élèves à l’autonomie dans la prise en charge de leur travail, j’ai choisi d’utiliser un plan de travail.
Romy a rassemblé les astuces qui marchent dans sa classe et chez les collègues.
1. Le plan de travail pour apprendre à s’organiser
Attention, les plans de travail ne sont pas des activités de délestage ou des coloriages magiques que les élèves feraient pour s’occuper après un travail mené ensemble !
Un plan de travail, c’est le support sur lequel les élèves organisent leur programme en maths et français au fur et à mesure de l’année.
J’organise ma classe de façon à ce que les élèves avancent dans le programme en maths et français à leur rythme.
Il faut penser à varier la quantité, la difficulté, les aides. Tout se fait à travers les fameux plans de travail et bien d’autres activités permettant la coopération entre les élèves.
Les plans de travail sont intimement liés à plusieurs facteurs :
- les programmes scolaires
- le niveau avec lequel les élèves arrivent dans la classe
- le rythme de travail inhérent à chacun
- les facilités ou difficultés de chacun.
Aussi, j’ai développé le support et la manière d’apporter de l’aide aux élèves. L’objectif est que chacun avance dans le programme et ait envie de travailler.
Mes plans de travail sont aussi variés qu’il y a d’élèves. Cela veut dire que le support peut être complété par moi ou entièrement complété par l’élève. Tout dépend de son degré d’autonomie.
Pour être certaine que les élèves apprennent à se repérer dans ce qu’on attend d’eux, je construis un document qui recense toutes les compétences attendues en CE2, CM1 et CM2.
C’est là que j’ai découvert, il a quelques années les ceintures de compétences.
François Lamoureux a construit un référentiel de compétences pour ses élèves de CE1. Il s’est fondé sur les travaux de Fernand Oury et son idée de gradation des savoirs.
→ Voir ici : https://www.meirieu.com/PATRIMOINE/oury_pain.pdf
Pour étendre ce document aux autres niveaux, il a fait appel aux collègues. Nous sommes aujourd’hui plus de 30 collègues à travailler chaque année sur les référentiels et sur les outils qui y sont liés.
→ Voir ici : https://nosceintures2competences.org/nos-referentiels-de-competences/
2. Les ceintures pour suivre la progression
Pour comprendre ces référentiels, il est essentiel de savoir que ce ne sont pas des successions de compétences mais bien une compétence augmentée des précédentes.
Ainsi, les élèves avancent dans leur programme en révisant aussi les compétences antérieures.
Concrètement en classe, les élèves ont tous les jours un temps de travail individuel durant lequel ils s’exercent.
Ils peuvent travailler seul, à deux, se faire aider par un tuteur, etc.
S’ils sont bloqués dans un exercice, ils laissent la place dans leur cahier et notent leur prénom au tableau. C’est ainsi qu’ils signalent qu’ils sont en attente d’aide.
Si je suis libre, je les dépanne, sinon ils demandent à un camarade ou passent à autre chose.
Le plan de travail doit être rempli de manière à ce qu’ils puissent toujours y trouver :
- des activités à leur portée
- des activités qui demandent plus de recherche
- des activités de découverte.
Ainsi, ils ne sont jamais bloqués partout.
3. Les exercices pour s’entraîner
Mes élèves ont donc chacun un porte-vue dans lequel ils peuvent chercher leur compétence à travailler, l’inscrire dans un plan de travail, noter les exercices d’entraînement et s’évaluer avec les essais liés aux ceintures.
Dans les possibilités d’activités d’entraînement, voici ce qu’on peut trouver :
- exercices autocorrectifs (en ligne ou pas)
- exercices de manuel
- jeu de maths ou de français
- lecture
- production écrite
- origami ou constructions mathématiques.
En plus de ces temps d’entraînement, les élèves effectuent le passage des ceintures. Deux plages horaires sont dédiées à ça dans la semaine.
Les élèves définissent les compétences sur lesquelles il s’évaluent. Durant les temps dédiés, ils font leurs essais, seuls cette fois.
Les élèves ont 3 essais pour la même compétence. Ainsi, si un élève ne réussit pas la première fois, il peut bénéficier d’un nouvel entraînement avant de retenter le coup.
Des compétences particulières apparaissent régulièrement dans les référentiels, comme réaliser seul ou avec tuteur un chef d’oeuvre, un jeu, etc.
Il s’agit pour les élèves de montrer qu’ils sont capables de créer une synthèse des notions apprises. Ils utilisent des supports de restitution comme la tablette (vidéos, images) ou des affiches.
→ Voir ici un exemple de vidéo faite par mes élèves
Si ces vidéos sont bien réalisées, elles sont mises en valeur sur la chaîne Youtube de la classe et aussi sert de support de leçons aux élèves.
Avec ce genre de fonctionnement, il devient donc utile de repenser sa classe mais aussi son positionnement. Il y a autant de possibilités que de caractères d’enseignants !
Pour plus de détails, venez visiter notre site :
https://nosceintures2competences.org/
Crédits photo : Romy et les collègues du groupe @c2cEdu