L’énigmatique puzzle maltais

Épisode 2 : Flash-back chevaleresque à La Valette

Rassurons notre vaillant chevalier CARLA, le fort Saint Elme n’est pas attaqué. C’est simplement l’heure de la Saluting Battery que nous entendons jusqu’ici ! Un coup de canon est tiré tous les jours à 12h et 16h du côté des somptueux jardins Upper Barrakka Gardens, à La Valette.

Cette alerte a réveillé Brabrabra et son appétit. Elle se redresse, les yeux en alerte, et demande :

« C’est une bonne idée Brabrabra. Allons manger des Pastizzi » propose Ġużi.

 

« Humm, « Pastizzi », je peux déjà sentir l’odeur d’une pâte croustillante… Mais qu’est-ce que c’est ? réplique Brabrabra, le nez frétillant. »

 

« C’est une spécialité maltaise. Des friands croustillants, fourrés à la ricotta. Tu as vu juste. Cela va te plaire ! »

 

En chemin, nous passons devant la Sacra Infermeria, l’ancien hôpital tenu par les chevaliers de l’Ordre de Saint Jean. C’est curieux d’imaginer les chevaliers en blouses de médecins ! Soigner les malades et les blessés faisait pourtant partie de leur mission. A l’époque, la Sacra Infermeria était l’un des hôpitaux les plus grands et les plus modernes du monde.

 

Aujourd’hui, c’est une superbe salle de conférences et un musée dédié aux chevaliers, que l’on nomme aussi “Hospitaliers”.

La Sacra Infermeria

Pour remplir leur mission d’hospitaliers, les chevaliers de l’Ordre de Saint Jean avaient besoin d’un hôpital. En 1575, ils font construire la Sacra Infermeria. C’est à l’époque l’un des hôpitaux les plus modernes du monde ! Les malades étaient admis sans distinction de religion. Ils recevaient chacun un lit individuel et leurs repas étaient servis dans de la vaisselle en argent. L’hôpital accordait un droit d’asile aux pauvres ou aux prisonniers. En échange, ceux-ci travaillaient comme infirmiers.

Aujourd’hui, la cour de la Sacra Infermeria a été transformée en salle de conférences : le Mediterranean Conference Centre.

Nous voici arrivés à la Pastizzerija. Les étals mettent Brabrabra dans un état second.

 

« Je dois tous les goûter ! TOUS », dit-elle en fourrant des tas de pastizzi dans ses poches et son sac. Elle choisit des pastizzi aux petits pois et à la ricotta.

La recette des Pastizzi

Pour 6 personnes, mélange 200 gr de farine avec ¾ d’eau. Pétris la pâte jusqu’à ce qu’elle ait une consistance ferme, mais un peu élastique. Laisse reposer pendant 20 minutes.

 

Traditionnellement, les Pastizzi sont fourrés à la ricotta, un fromage italien très frais. Ajoute une pincée de sel et fouette la ricotta pour lui donner une texture crémeuse.

 

Éparpille un peu de farine sur ton plan de travail, puis étale la pâte avec un rouleau. Découpe ensuite des carrés de 10 cm dans la pâte, et dépose une cuillerée de ricotta sur chacun d’eux. Referme les chaussons en triangle. Mets au four pendant 20 à 30 minutes. Les chaussons doivent rester jaunes et croustillants !

Bon appétit !

Je profite de notre pause pour charger la photo du Fort Saint Elme dans le jeu. Nous avions vu juste ! Une énigme s’affiche pour compléter le Puzzle maltais :

Facile ! C’est la croix de Malte. Chaque branche se termine par deux pointes. Mais, on trouve ce symbole dans beaucoup d’endroits à Malte… par où commencer ?

 

En nous promenant dans les ruelles de La Valette, Ġużi et Abigail racontent le passé des chevaliers qui ont occupé l’île pendant des siècles :

 

« Le héros de La Valette, c’est Jean de la Valette-Parisot. C’est lui qui a fondé la ville en 1565, après le Grand Siège et la défaite des Turcs. »

 

« C’est vrai, mais, l’histoire commence quand l’empereur Charles Quint “offre” l’île de Malte aux chevaliers », précise Ġużi.

 

Ces moines-chevaliers profitent de la position stratégique de l’île pour faire du commerce avec toute la méditerranée. L’Ordre devient très riche et puissant, il se lance alors dans des constructions grandioses ! Des fortifications, des palais et des églises richement décorées…

Nous approchons justement du Palais des Grands Maîtres. Il abrite aujourd’hui le bureau du président de la République de Malte. C’est actuellement une présidente : Marie-Louise Coleiro Preca.

Dans l’entrée, nous admirons les somptueux tableaux de Niccolo Nasoni. Ils racontent les batailles navales entre les chevaliers de l’Ordre et les Turcs. Les trois halls sont décorés de portraits de grands maîtres et d’armures. Et nous marchons sur du marbre ! Et dire qu’autrefois, les grands maîtres de l’Ordre y vivaient dans des appartements luxueux.

 

Pas la peine d’être un enquêteur pour trouver la croix de Malte ! Elle est peinte sur les murs, les plafonds, les bannières …

En sortant du palais, nous remarquons que sous les balcons et les corniches, des sculptures de gargouilles nous tirent la langue. CARLA se met à les imiter. Il gonfle les joues et écarquille les yeux. Commence alors un véritable championnat des grimaces !

 

« On dit que les gargouilles font la grimace pour éloigner la malchance et le mauvais oeil. Nous devrions être protégés pour toute l’année ! »

Une fois la photo de la croix de Malte chargée dans le jeu du puzzle maltais, nous découvrons la nouvelle énigme :

Nous passons à l’armurerie du palais avant de visiter la Co-Cathédrale Saint Jean, à la recherche de la réponse. Difficile de convaincre CARLA de ne toucher ni aux armures, ni aux lances, épées et autres boucliers. Ce ne sont pas des accessoires, mais de véritables armes de chevaliers !

C’est alors qu’un nouveau coup de canon le fait sursauter :

 

« Ça recommence ! Je vous le dis, on est attaqué ! »

 

Au coup de canon, Brabrabra pioche un pastizz du fond de son sac :

Arrivés à la co-cathédrale Saint Jean nous avons le souffle coupé. Les voûtes, les arches, tout est recouvert d’or et de fresques. L’atmosphère solennelle nous rappelle qu’il s’agit d’une cathédrale, mais ça pourrait tout aussi bien être un palais baroque !

Le Caravage

Michelangelo Merisi da Caravaggio est né en 1571 à Milan, en Italie. Il devient très vite l’un des peintres les plus renommés de la Renaissance. Il faut dire qu’il sait manier l’ombre et la lumière dans ses tableaux… Dans La décollation de Saint Jean Baptiste, la lumière est attirée par les personnages, alors que le reste du tableau est plongé dans l’ombre.

Le Caravage a lui-même une personnalité ténébreuse. Accusé de meurtre, il passe une partie de sa vie en exil. Il se réfugie à Malte en 1607 et devient même Chevalier de l’Ordre. A nouveau impliqué dans une affaire de violence, le peintre est jeté en prison. Il réussit à s’échapper grâce à une échelle de corde !

Dans l’oratoire, nous nous figeons devant un tableau lugubre, malgré son magnifique cadre en or : La décollation de Saint Jean Baptiste.

 

Ġużi raconte que c’est le chef d’oeuvre d’un grand peintre de la Renaissance, Le Caravage. Ce peintre a lui-même été membre de l’Ordre ! Comme un automate, Brabrabra pioche un autre pastizz en marmonnant « …collation, oui, c’est vrai que j’ai encore faim moi… ».

 

L’énigme disait de “baisser les yeux”. Je regarde autour de moi : il y a des chaises, des rangées de bancs, des pupitres de prières… Encore plus bas ?

 

Mais oui ! Le sol ! Il est recouvert d’une mosaïque de pierres tombales. Il y en a des centaines. Ces dalles très colorées recouvrent les tombes des grands chevaliers.

Avant de mourir, ils choisissaient le dessin de leur dalle. Elles portent donc chacune une illustration différente. Aucun doute, moi, j’aurais choisi une boussole, le symbole des aventuriers !

Nous continuons à imaginer notre vie de chevaliers jusqu’au soir. En passant devant l’Auberge de Castille, où le premier ministre maltais a son bureau, nous replongeons encore plusieurs siècles en arrière. Malte c’était l’Europe avant l’Europe. Tous ces gens si différents qui ont vécu ensemble !

 

J’imagine que nous sommes invités à passer la nuit dans une véritable auberge de Chevaliers… La nuit, je continue à rêver de coups de canons, de parade en armure, de voyages à travers la méditerranée et de rituels mystérieux sous les voûtes d’une cathédrale dorée…

 

C’est alors que Brabrabra me réveille.

Beneylu Jim

L’énigmatique Puzzle maltais
Les autres épisodes arrivent bientôt...