L’énigmatique puzzle maltais

Épisode 4: Les jumelles Rabat et Mdina

Des dizaines d’yeux maquillés nous fixent en silence.

“ Rien de grave, ces grands yeux sont des oculi, les yeux peints sur les barques du port de Marsaxlokk, les luzzijiet ”, explique Ġużi.

 

Chaque luzzu est peint de couleurs vives, en jaune, rouge et bleu et porte cet œil de chaque côté du bastingage, la pointe au bout de la barque. Cette pointe est aussi appelée la « moustache », qui se dit mustaċċ en maltais.

 

Voilà la réponse à notre énigme : « Mes yeux se reflètent dans l’eau et je porte la mustaċċ. Sur mon corps en bois, mes passagers n’ont plus peur de la noyade. Qui suis-je ? ».

 

Clic, dans la boîte !

Un jeune homme s’approche en souriant. Il nous parle en maltais et Abigail traduit :

Génial !!!

 

À peine embarqués, Ġiljan fait démarrer le petit moteur et nous conduit à quelques encablures du port.

 

Nous nous retrouvons sur les eaux turquoises de la Méditerranée. Ġiljan jette un filet de pêche et remonte à la surface une myriade de poissons scintillants. Des sardines, des rougets, des dorades argentées, des turbots au corps aplati !

 

Ġiljan attrape une bouée qui flotte tout près. Elle signale l’emplacement d’un casier qu’il a laissé reposer au font de l’eau. Il tire de plus en plus fort sur la corde, mais le casier semble bloqué. CARLA l’observe, puis lance :

Il se débarrasse de son sac et de son T-shirt et plonge dans l’eau transparente.

Quelques instants plus tard, il refait surface en tirant un panier couvert d’algues. Le casier a pris au piège trois crabes rouges aux pinces énormes !

 

Une fois revenus au port, Ġiljan nous conduit chez ses grands-parents. Avec la pêche du jour, sa grand-mère nous prépare l’aljotta, une délicieuse soupe de poissons. En attendant que la soupe soit prête, elle nous envoie faire quelques achats au marché.

Les odeurs et les couleurs sont étourdissantes au marché de Marsaxlokk. Sur les étals, les piles de légumes brillants côtoient les poissons, les kilos d’olives, les montagnes de Ġbejniet (un succulent fromage de chèvre de Gozo), les dunes d’épices. Il y a des aubergines violettes, des pastèques à la chair rouge. Des tomates écarlates, des pêches parfumées, de la menthe, du thym, de la cannelle…

 

Après le repas, je charge la photo de l’oculus dans le Brabrapad pour connaître la prochaine énigme :

Des murs, le silence, un pouvoir… Il s’agit donc d’une ville qui a eu beaucoup d’importance dans l’histoire de Malte. C’est probablement Mdina. C’était la capitale jusqu’à l’arrivée des Chevaliers et leur installation à Birgu, puis à La Valette. Notre prochain indice nous attend donc dans cette cité millénaire !

Nous arrivons par Rabat. Les deux villes sont collées l’une à l’autre, mais Rabat est aussi animée que Mdina est silencieuse. Nous nous mettons à parler moins fort, comme dans un musée à ciel ouvert.

 

Nous passons devant la cathédrale de Mdina. Savais-tu que Saint Paul était le saint patron de Malte ? On dit qu’il a fait naufrage à Malte.

 

Ici c’est un personnage légendaire. On le célèbre le 10 février (date du naufrage de saint Paul) et le 29 juin (fête de saint Pierre et saint Paul).

Ces jours là, ont lieu des Festi. Ce sont des fêtes célébrées par des processions, des joutes et des fanfares. Les gens descendent dans les rues sous une pluie de confettis jetés des balcons. Le soir, le ciel crépite de feux d’artifice.

 

Soudain, le visage de Brabrabra s’illumine :

Ġużi négocie avec l’un des conducteurs de calèche. Nous voici dans les rues de Mdina, conduits par un grand cheval brun. Les seuls bruits que nous entendons sont le claquement des sabots sur les pavés et les soupirs de ravissement de Brabrabra.

Je prends en photo la porte monumentale à l’entrée principale de Mdina. Aussitôt, une nouvelle devinette s’affiche sur le Brabrapad.

En sortant de Mdina, nous passons par Ta’Qali. C’est ici que les artisans fabriquent les décorations des maisons maltaises. Nous sommes sur la bonne piste.

 

Les boutiques de Ta’Qali débordent de céramiques, de dentelles très fines, de bois sculpté… Mais personne ne souffle ou ne travaille la pierre.

 

C’est à l’extérieur du village que nous avons une révélation. Un atelier de souffleurs de verre !

« Je me gonfle et me dilate sous l’effort des souffleurs » : On peut voir en effet les artisans souffler dans de longues pailles en métal. A l’autre extrémité des boules de verre en fusion se gonflent comme des bulles de savon. Les fourneaux où le verre est fondu émettent une chaleur infernale.

 

Un peu plus loin, CARLA fait de grands gestes. Il semble parler avec un souffleur de verre. Il finit par nous rejoindre, en cachant quelque chose dans son dos.

CARLA emballe son épée avec précaution. La visite de l’atelier des souffleurs de  verre nous a carbonisés. D’ailleurs, CARLA aimerait profiter d’être à Malte pour brûler les planches ! Et ça tombe plutôt bien…

Beneylu Jim

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Les autres épisodes arrivent bientôt...