Un robot au Massachusetts

Épisode 3 : Voyage dans le temps à Plymouth

En regardant autour de moi, je comprends d’où vient l’ambition démesurée d’Omni. Monsieur se prend pour John Fitzgerald Kennedy.

 

Eh oui, notre petit robot prétentieux nous a entraînés à Hyannis, au sud de Cape Cod. La ville est célèbre car John Fitzgerald Kennedy et sa famille y ont vécu de nombreuses années.

J.F.K, un président qui a marqué l’histoire

John Fitzgerald Kennedy (JFK) est le 35e président des États-Unis. Il avait 43 ans lors de son élection, ce qui fait de lui le plus jeune président à ce jour. Les américains lui doivent plusieurs lois contre la pauvreté. C’est pour lui que Marilyn Monroe, la star internationale, chanta le fameux « Happy birthday to you, Mister President ». Malheureusement John Fitzgerald Kennedy est assassiné le 22 novembre 1963.

Nous visitons le JFK Hyannis Museum afin de découvrir les secrets de la vie du président. Il aimait tant cette région encore sauvage qu’il a créé une loi pour protéger la faune et la flore locale.

 

Il y a maintenant un parc naturel : le National Seashore où l’on peut admirer 250 espèces protégées. Il abrite des myriades d’oiseaux rares, des phoques gris, des tortues qui viennent pondre sur la plage.

Le National Seashore

Le National Seashore est le paradis des ornithologues. Sur la plage, j’aperçois un couple de pluviers siffleurs.

 

Je m’apprête à le montrer à mes amis, quand Omni intervient :

 

« Analyse en cours… Nous avons deux spécimens de pluviers siffleurs sur notre gauche. En raison de leur taille et de leur plumage couleur sable, ils sont très difficiles à voir. Mais rien n’échappe à mes capteurs sensoriels. »

Omni a maintenant deux ailes et des jumelles à la place des yeux.

 

« Brabrabra, tu as encore trafiqué Omni. »

 

« Oui, il m’a offert un succulent sandwich au homard, je ne pouvais pas refuser. Et puis, il est … Hey, rends-moi ça ! »

 

Un grand héron bleu fonce sur Brabrabra tel un avion en plein crash. D’un coup de bec précis, il dérobe sa précieuse nourriture. Puis, s’envole à tire-d’ailes.

 

Omni décolle à son tour pour pourchasser l’oiseau, suivi de Brabrabra qui a enfilé son nouveau jet pack. Voyant ce remue-ménage, CARLA court comme un dératé dans leur direction. J’arrive moi aussi !

Nous voilà tous les 5, poursuivant un oiseau sur les plages sablonneuses et jusque-là paisibles de Cape Cod.

Après quelques minutes, le héron atterrit sur un ponton près d’un homme souriant. Il se présente : « Maxwell, guide touristique dans la région ».

Maxwell et Elton nous emmènent sur l’île de Nantucket.

Maxwell explique que l’île est célèbre grâce au Pequod, un baleinier. Il appartenait au capitaine Achab qui a consacré sa vie à pourchasser une immense baleine blanche.

 

C’est l’histoire que raconte Herman Melville dans le roman Moby Dick. Et si nous aussi nous la voyions… cette merveilleuse baleine blanche ? me dis-je rêveur…

 

Nous apprenons aussi que Maxwell est un descendant des Nausets, la tribu indienne qui peuplait Cape Cod avant l’arrivée des colons. Ces native americans, comme on les appelle, parlaient une langue aujourd’hui disparue : l’algonquin.

 

Seuls quelques mots ont subsisté. Par exemple, Nantucket signifie « Pays lointain » et Massachusetts « Pays avec une grande colline ».

Je pousse Omni à bûcher sur son dictionnaire. S’il écrit, il parlera moins… et ça nous fera des vacances !

 

« Pour la suite de votre voyage, vous devriez passer à Sandwich » nous dit Maxwell.

 

« Sandwich ? Miam, je suis partante ! » s’agite Brabrabra.

 

Mais non Brabrabra, Sandwich ne se mange pas. C’est une ville un peu plus au nord. Pour ceux qui aiment l’histoire, c’est une étape incontournable du voyage au Massachusetts.

C’est à Sandwich que nous aidons les générations futures à comprendre notre histoire. Grâce aux time capsules : des sphères en plastique dans lesquelles nous pouvons mettre toutes sortes d’objets : des journaux, des photos, des vêtements. Bref, tout ce qui pourrait constituer un souvenir de notre époque !

 

Nous décidons de nous prêter au jeu. Brabrabra y met à regret son dernier cookie, CARLA, la peinture qu’il a faite à Provincetown et Omni les pages de son manuscrit fraîchement signé.

Pour ma part, j’hésite longuement à y mettre Omni, mais je me ravise et dépose ma boussole.

C’est drôle de penser que des gens récupéreront tout ça dans 100 ans. Ils se demanderont peut-être à quoi ça servait.

 

Nous continuons notre périple vers Plymouth, toujours plus au nord. Et nous tombons nez à nez avec… un homme costumé comme un pèlerin ? Dans une ville bâtie comme au XVIIe siècle ?

Aurions-nous nous aussi voyagé dans le temps ? Impossible.

Thanksgiving, une façon de dire merci.

Les débuts à Plymouth étaient très difficiles pour les Pères pèlerins. Ils souffraient de la faim et du froid. Deux native americans de la tribu des Wampanoags, Squanto et Samoset parlaient anglais. Ils ont pu leur apprendre comment pêcher, chasser ou cultiver du maïs afin de survivre. L’année suivante, après leur première récolte, les Pères pèlerins invitèrent alors les Wampanoags à un grand banquet afin de les remercier. Depuis, les Américains fêtent Thanksgiving le dernier jeudi du mois de novembre.

Je me rends vite compte de notre erreur. Nous sommes en réalité à la Plimouth Plantation, un musée en plein air qui reconstitue la vie des Pilgrim Fathers – les Pères pèlerins.

 

C’était le surnom que l’on donnait aux premiers colons anglais qui débarquèrent à bord du bateau Mayflower le 16 novembre 1620. Depuis, on célèbre Thanksgiving.

« Lors de la fête de Thanksgiving, on mange de la dinde », analyse Omni.

 

« De la dinde ! C’est une excellente idée, justement, j’avais un petit creux », répond Brabrabra.

 

« Je suis désolé Brabrabra, mais ce n’est pas la saison. On fête Thanksgiving en novembre. » dit CARLA.

 

Soudain, Omni se met à tourner en boucle comme un DVD rayé. Le lien avec l’Omnic.s ne doit pas fonctionner. J’ai l’impression que tout le savoir qu’il a accumulé sature sa mémoire. Notre petit robot perd la tête.

Omni chauffe ! Il est brûlant ! Vite, retrouvons le professeur pour voir ce qui déraille. Nous regagnons Boston sous le flot incessant des paroles d’Omni.

« Mais je veux encore apprendre. Nous pourrions aller voir le Fanheuil Hall, à Boston. C’est un ancien marché, et une salle de réunion historique. Son dôme en argent est très célèbre. C’est le quatrième bâtiment le plus visité du pays. » rétorque Omni.

 

Eva Caufields nous propose plutôt d’aller voir un match des Boston Celtics, l’équipe de basket de la ville.

Le TD garden, le stade de basket, est impressionnant. Les supporters sont venus nombreux, équipés de mains en mousse géante ou de casquettes et de vêtements aux couleurs de leur équipe préférée.

Je m’apprête à répondre quand Omni me coupe encore une fois la parole :

 

« La communauté irlandaise est particulièrement importante à Boston. Suite à une vague d’immigration au XIXème siècle, les Irlandais… »

 

Le professeur débranche Omni et me fait un clin d’oeil complice.

« On le rallumera après. Je n’ai jamais aimé les commentaires pendant les matchs. »

 

FIN !

Beneylu Jim

Crédits photo: Massachusetts Office of Travel & Tourism – Pixabay – Wikimedia Commons

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Les autres épisodes arrivent bientôt...