4 semaines pour aimer les maths en GS et cycle 2
5 min. de lectureMichaëlla vous présente sa recette pour faire aimer les problèmes de maths aux élèves en GS et cycle 2.
Créer des problèmes avec des poules et des œufs n’a rien d’original, bien au contraire, c’est très vintage ! On le voyait dans des pédagogies dites aujourd’hui “alternatives”, et à peu près dans toutes les écoles il y a quelques décennies à une époque où la proximité avec la nature faisait partie du quotidien des élèves et on apprenait avec ce qu’on avait sous la main et les yeux.
J’ai donc décidé de me lancer dans 4 semaines de photo-problèmes sur le thème du poulailler de la maîtresse.
J’ai choisi la thématique du poulailler car en cette période de confinement, montrer des images d’animaux, de nature, d’extérieur permettait à tout le monde de s’échapper virtuellement de l’enfermement !
Pssst... Travailler autour d’animaux et de la nature fait appel à l’imaginaire et à l’affectif, primordial pour susciter l’intérêt et entretenir la motivation, en plus du côté anecdotique puisqu’il s’agit du vrai poulailler de la maîtresse.
Ce travail est destiné à des enfants de GS et de cycle 2.
1. Pourquoi proposer des problèmes de la vraie vie ?
Je fais référence à des situations qui parlent à mes élèves, même s’ils n’ont pas de poule à la maison. Ils voient donc mieux l’intérêt de résoudre le problème.
Le côté visuel de la photo permet d’attirer l’attention, j’insiste bien photo et non dessin ou image car le fait de savoir qu’il s’agit de vraies poules, qui ont un prénom et une vie, agit sur l’affectif et la motivation.
Les élèves ont le sentiment de suivre une saga et comme dans toute série, ont envie de connaître la suite, à condition bien sûr de varier suffisamment les situations afin d’éviter la lassitude.
2. À quoi ressemblent tes problèmes ?
Les problèmes sont composés d’une ou deux photos. La photo doit être indispensable à sa résolution, c’est primordial, sinon il s’agit de problèmes classiques illustrés.
L’observation générale ou plus fine selon les cas est donc la première compétence sollicitée dans cette activité. Plutôt que de distinguer des questions pour les GS et pour les CP, j’ai préféré distinguer 3 niveaux, afin de gérer l’hétérogénéité de chaque groupe et que chaque élève réponde librement aux questions qui correspondent à son niveau.
Mise en pratique : Si je prends la photo ci-dessus comme exercice, je commence par une brève explication de la situation, qui permet d’attirer l’attention des élèves. Ensuite, je choisis des questions qui se rapportent à l’image et qui nécessitent une observation de plus en plus aiguisée. Par exemple : “ Ce matin, je suis allée ramasser les œufs dans le poulailler. Je ferme une boîte uniquement quand elle est pleine. Regarde la photo pour répondre aux questions suivantes :
Niveau 1 : Combien ai-je ramassé d’œufs ?
Niveau 2 : En rentrant, j’en casse un, puis nous en mangeons 4. Combien en reste-t-il ?
Niveau 3 : Si je donne une boîte à mes voisins, combien m’en restera-t-il ?
L’élève doit résoudre le problème en s’appuyant sur les méthodologies travaillées en classe : utiliser s’il le souhaite du matériel de manipulation, dessiner, schématiser, écrire une opération ou pas, rédiger une phrase réponse. Tout est possible !
Le plus souvent, afin de motiver et mettre l’élève en confiance, la première question est une question purement d’observation : la réponse se trouve dans l’image. Le 3e niveau comporte toujours des questions plus complexes car les problèmes, dans le cadre de la continuité pédagogique ont été proposés aux élèves de la classe des CE. Mais on peut imaginer proposer des problèmes sur l’ensemble des niveaux d’une école à partir d’une même photo. → Voir les exemples
3. Pourquoi donner un problème par jour pendant 4 semaines ?
À l’origine, seuls quelques problèmes étaient rédigés. Leur succès sur les groupes enseignants ainsi que les retours très positifs des parents m’ont amenée à les structurer. Les présenter par 4 sur une semaine m’a permis de réfléchir autour d’un même thème mais aussi à des sous-thèmes afin d’éviter justement la répétition de mêmes situations et la lassitude qui en découlerait.
Sur chaque semaine sont donc apparus un problème en lien avec les boîtes d’œufs et le système décimal, un problème autour de la vie des animaux (anatomie, vie sociale, alimentation …), un problème sur les recettes à base d’œufs (à réaliser à la maison, et agir un peu plus sur la motivation et le lien) et un problème sur l’environnement des animaux et le poulailler.
→ Pour retrouver quelques exemples, rendez-vous sur le site M@ths en-vie : https://www.mathsenvie.fr/?p=4311 .
Prolonger sur plusieurs semaines permet de maintenir une cohérence dans le travail, et instaurer une série à suivre. Quatre semaines me semble en revanche la limite à ne pas dépasser pour maintenir la motivation.
Le confinement prolongé, la quasi-totalité des élèves ne revenant pas et moi continuant en distanciel, il me semblait indispensable de faire ensuite appel à notre mémoire de classe collective, rappeler une sortie et proposer des images de leur village à des élèves ne sortant plus de chez eux depuis 2 mois m’a semblé essentiel. Les photo-problèmes peuvent ainsi se décliner tout au long de l’année autour de la vie de la classe.
Pour moi, les maths sont un infini terrain de jeux, un puits sans fond de curiosité intellectuelle ! Mon objectif est que mes élèves prennent autant de plaisir à les vivre que moi à les enseigner, qu’aucun d’eux ne prononce jamais les terribles phrases « j’aime pas les maths » ou « je suis nul en maths » ! Chiche ?