6 projets de correspondance (à copier)
9 min. de lectureFanny, Yves, Romy, Anne, Arnaud et Sophie vous partagent leurs meilleures idées pour la correspondance scolaire. Le plus dur, c'est de choisir !
Dans ce chapitre du guide de la correspondance scolaire, nous allons voir :
- Les séances clés en main pour démarrer
- Le projet de blog partagé pour écrire chaque jour
- Le projet Clément Aplati pour découvrir le monde
- Le projet de time capsule pour s’écrire à soi-même
- Le projet de correspondance pour apprendre une langue
- Le projet de cartes postales gourmandes pour se régaler
Pour réussir votre projet de correspondance scolaire, commencez par identifier vos objectifs. Yves, professeur des écoles et auteur de ressources numériques, vous donne un coup de pouce.
« Voici quelques questions à se poser au démarrage :
- Allez-vous travailler en français, anglais, géo, arts ?
- Souhaitez-vous travailler en groupe ?
- Est-ce l’occasion d’échanger sur un mode de vie (campagne / ville) ?
- Prévoyez-vous une rencontre avec les correspondants ?
C’est alors plus facile de choisir les modalités de votre correspondance. La correspondance classe à classe est intéressante pour s’échanger des dossiers culturels, scientifiques, linguistiques, se lancer des défis… La correspondance d’élève à élève permet l’écriture individuelle, qui peut être libre ou thématique.
Avant de vous lancer, pensez aussi aux moyens de communication que vous allez mettre en place. Sont-ils des courriers, des affiches, des emails, des montages photos ou vidéos (type journal télévisé), ou des visio-conférences ? » Vous avez choisi ? C’est parti !
1. Les séances clés en main pour démarrer
Voici 3 séances toutes prêtes pour lancer votre projet de correspondance scolaire. Commencez par situer les correspondants, apprenez à présenter la lettre, puis, envoyez une première lettre individuelle de présentation.
La séance 1 : La présentation de la région des correspondants
Présentez le projet à vos élèves. C’est l’occasion de chercher les premières informations sur la région des correspondants.
Cela fait vite accrocher les élèves ! Essayez l’app GPS de Beneylu School.
La séance 2 : La lettre
Les élèves sont maintenant prêts à écrire aux correspondants. C’est le moment de leur apprendre à présenter une lettre. Demandez-leur de vous dicter la lettre. Vous jouez le secrétaire. Vous pouvez écrire au tableau en reproduisant la forme d’une lettre. À la fin, les élèves recopient.
Vous pourrez accompagner cette lettre collective des lettres individuelles réalisées à la séance 3. L’envoi groupé revient moins cher que l’expédition de lettres individuelles 😉
La séance 3 : La lettre individuelle de présentation
Chaque élève se présente maintenant à son futur correspondant en respectant les normes de présentation de la lettre :
- Je me présente (nom, prénom, âge, mes goûts, ma famille…).
- Je pose des questions qui donnent envie de répondre à mon corres’.
- Je salue et signe ma lettre.
Servez-vous du cahier de brouillon pour écrire la lettre et sautez des lignes pour corriger. Quand vous recevez les réponses, laissez un temps de lecture aux élèves, puis revenez ensemble sur les mots difficiles et les infos récoltées.
Vous pouvez proposer un thème pour motiver l’écriture du second message : présenter la ville avec des photos, un plat typique, votre classe… ou changer de moyen de communication (article de blog, messagerie…).
2. Le projet de blog partagé pour écrire chaque jour
Anne enseigne actuellement aux États-Unis. Elle a choisi de partager son blog Beneylu School avec ses correspondants pendant un an.
« Habituellement, quand nous décidons d’une correspondance via Beneylu School, nous commençons par nous écrire une lettre de présentation. En même temps, sur Beneylu School, nous écrivons un petit article pour présenter notre classe ».
« Nous avons dans Beneylu un blog perso pour notre classe et un blog partagé avec les autres classes. Dans le blog perso, je mets souvent les petits articles sur les anniversaires (pour ne pas inonder le blog commun). Tous les autres articles sont publiés en double sur le blog commun et sur le blog perso de la classe. La premiere chose a faire avec des élèves jeunes et encore plus avec mes élèves américains est un travail sur :
- Qu’est ce qu’un article ?
- Que lit-on dans un article ?
- Comment écrit-on dans un journal ?
Nous observons des journaux comme Le petit Quotidien. Ce travail est essentiel pour vous sortir des articles : » Je m’appelle… J’ai 2 chats… » qui ne sont pas le propos du blog partagé 😉
Mes objectifs sont un peu différents en France et aux US. Ici, les élèves utilisent la messagerie entre eux pour s’envoyer des petits messages courts et faciles. En France, ils utilisent la messagerie pour essayer de trouver un ami parmi les correspondants qui a un peu les mêmes goûts. Si un élève écrit un article sur le rugby, un de mes élèves fan de rugby essaiera de lui écrire. J’ai beaucoup travaillé avec mes élèves américains sur l’écriture des commentaires. Que peut-on dire, comment écrit-on une phrase de commentaire ?
Un petit conseil à ceux qui débutent, peut-être pouvez-vous donner un thème à la correspondance. L’an dernier, c’était le tour du monde. Chaque classe travaillait sur un pays par période, et on échangeait nos connaissances. Cela marchait très bien. Quand il n’y a pas de projet commun, le projet s’essouffle parfois, même pour nous les enseignants ! »
3. Le projet Clément Aplati pour découvrir le monde
Le projet Flat Stanley (ou Clément aplati) est présenté par Romy.
« Le projet Flat Stanley est un projet complet qui peut non seulement couvrir une grande partie de votre programme de géographie ou de découverte du monde, selon votre niveau de classe, mais aussi vous permettre de balayer production écrite, arts visuels, éducation aux réseaux sociaux ou anglais… »
« Une fois le projet lancé, les classes sont associées dans toute la France métropolitaine et outre-mer ! J’aime beaucoup chercher sur le site originel des classes partenaires à l’étranger afin de faire découvrir d’autres pays à mes élèves.
Une fois mes partenaires trouvés, je note toutes les données dans un tableau récapitulatif, je prépare un affichage de la carte de France et un planisphère, plus des petits personnages à découper et plastifier pour les placer dessus.
Quand j’annonce le projet en début d’année, je commence par la version originale du livre. Nous en profitons alors pour découvrir la lecture en anglais. Les élèves disposent du premier chapitre que nous essayons de lire ensemble et de traduire avec leurs connaissances (famille, maison, petits mots…) plus mes étayages.
Nous gardons une trace de ces séances et continuons la lecture du livre en français. C’est aussi un moment intéressant de comparaison des deux versions. Nous réalisons plusieurs personnages :
- pour les élèves en petit, afin qu’ils les fassent voyager dans les familles avec des retours de photos sur notre boite mail
- pour les classes partenaires
- pour les partenaires autres que nous avons sollicités : délégation au numérique, équipe de Beneylu, organisateurs de EMC Partageons…
Et surtout nous travaillons la lettre ! »
« Tout au long de l’année, nous vivons au rythme de nos voyageurs : nouvelles des classes, des partenaires via Twitter, partages de photos, courriers intermédiaires pour ceux qui renvoient plus tôt que le calendrier, mails avec les activités des personnages dans les familles, photos et compte-rendus lors de nos sorties, accueil du grand Clément de l’#AplatiTour, renvoie dans la chaîne avec une grande Clémentine, des dessins, des courriers, des petites attentions pour la classe suivante.
Nous réalisons en même temps notre programme de géographie. Nous découvrons les DROM COM, les pays du monde, les climats et surtout nous allons faire un dossier sur notre région ».
« En parallèle, les élèves, qui emportent les Clément et les Clémentine chez eux, doivent tenir un petit journal de bord qu’ils peuvent agrémenter en photos, en accessoires selon leurs idées et possibilités.
Cette année, nous avons proposé à des personnes extérieures à la classe de participer et toutes ces personnes jouent le jeu ! Nous lisons avec grand plaisir les aventures de nos Cléments !
Les rédacteurs de Beneylu nous tiennent un journal mensuel par mail avec des photos et de belles histoires. La Dane de Besançon nous a fait voyager dans Besançon et les enseignants organisateurs d’EMC Partageons nous font visiter les coulisses du projet. Je vous partage ici quelques exemples de documents sur mon blog :
À vous de jouer ! »
4. Le projet de time capsule pour s’écrire à soi-même
Arnaud nous fait voyager dans le temps avec son projet de Time capsule !
« Grâce aux time capsules, des boîtes dans lesquelles nous pouvons mettre toutes sortes d’objets : des journaux, des photos, des vêtements… nous pouvons constituer un souvenir de notre époque !
Le projet Time capsule et Time Capsulette est présenté en détails ici sur mon blog. Voici une présentation succincte de ce projet où l’on s’écrit à soi-même. La Time capsulette est la version où l’élève ouvre sa Time capsule à un ou plusieurs moments de sa vie scolaire.
Le principe de base est celui du coffre au trésor. Les étudiants américains font souvent cela. Ils se réunissent en fin d’année, y mettent des choses qui sont importantes ou symboliques pour eux, enterrent la boîte et quelques années plus tard, ils la déterrent, font une fête et rouvrent cette boîte, véritable capsule temporelle qui va raviver des souvenirs d’une autre époque ».
« Voici plusieurs adaptations possibles dans un cadre scolaire.
On fait la time capsule en fin d’année. Elle est destinée à être ouverte à un âge avancé (25 ou 30 ans). L’élève aura alors une vie d’adulte, une famille, un travail (en tout cas, on l’espère…).
Le contenant est une boîte ramenée par l’élève ou fabriquée en classe, un rouleau d’essuie-tout vide… La boîte est scellée par un papier l’enroulant ou par un sceau de cire.
On peut proposer de réaliser une production d’écrit au présent qui présente l’enfant, ses passions, ses occupations, sa famille, ses amis : « Bonjour Léo, c’est le Léo de 10 ans qui t’écrit… ».
Ou, une production d’écrit au futur où l’élève écrira ce qu’il espère faire comme métier et pourquoi, où il imagine sa vie future au moment où il ouvrira la Time Capsule (donc vers 25/30 ans). On peut ajouter un dessin représentant la ville du futur ou une clé USB contenant du son ou de la vidéo.
On peut même y glisser une photo de l’enfant prise au moment de la création de la Time Capsule, des petits objets personnels ramenés de chez l’enfant (non périssables et sans grande valeur marchande) qui ont une dimension symbolique pour l’enfant. Laissez-lui le choix. Des petits objets, mots ou photos ramenés par les autres élèves (non périssables et sans grande valeur marchande) qui ont une dimension symbolique pour eux. Bon voyage ! »
5. Le projet de correspondance pour apprendre une langue
Fanny nous parle de son projet de correspondance avec une classe canadienne.
« J’ai eu la chance de trouver une classe du Canada avec qui nous avons pu correspondre. C’était très intéressant d’échanger sur les différences de cultures mais aussi assez drôle car le langage diffère beaucoup du nôtre, raconte Fanny.
Cette année nous correspondons avec une classe unique de la GS au CM2 (comme nous) et comme c’est assez rare, les enfants étaient surpris de reconnaître certaines similitudes dans l’organisation de classe ! »
« Les élèves sont toujours emballés par une correspondance avec des enfants de leur âge, mais là, quand ils ont su qu’ils étaient au Canada, c’était l’explosion de joie !
Nous avons situé le Canada sur la carte et on a vu que c’était très loin et beaucoup plus grand que la France. Ils ont vu aussi que c’était proche des États-Unis, la question de leur langue s’est alors posée. En effet, ce sont des élèves qui parlent anglais mais qui apprennent le français. Parfait ! À la fin de l’année, nous tenterons de leur écrire une petite lettre en anglais.
Nous avons hâte d’échanger nos traditions, notre culture et nos modes de vie ! Pour le moment, place aux présentations ! Nous avons décidé de faire notre première lettre sous forme de carte. Les enfants devaient décorer comme ils le souhaitaient. Certains se sont dessinés, d’autres ont joué sur le côté France/Canada. Chacun a fait selon ses envies ».
6. Le projet de cartes postales gourmandes pour se régaler
Sophie se rappelle de son projet de cartes postales gourmandes. Le projet a pour but de faire découvrir aux enfants leur région et les régions de France par l’envoi de cartes postales et l’échanges de recettes typiques.
« Je me suis lancée en segpa, il y a 6 ou 7 ans. L’inscription se fait sur le forum Enseignant du primaire, qui en propose plusieurs en début d’année. On reconstitue la carte de France peu à peu avec les envois. Une classe par région envoie une carte postale au moins à chaque autre classe inscrite ».
« C’est intéressant, et pour des segpa en grand manque de connaissances culturelles, c’est riche ! Le plus compliqué, reste d’avoir l’aval des parents qui fournissent chacun une carte postale dans l’année ».
Ces idées vous ont inspirées ? Rendez-vous au prochain épisode : « Les supports abordables de votre correspondance scolaire ». À bientôt !
Merci à : Fanny, Yves, Anne, Romy, Arnaud et Sophie !