Votre première action pour travailler en ateliers !
3 min. de lecture« Il faudrait travailler en école élémentaire comme à l’école maternelle ». Je me souviens de cette phrase énoncée par mon formateur de mathématiques à l’IUFM…
« Il faudrait travailler en école élémentaire comme à l’école maternelle ». Je me souviens de cette phrase énoncée par mon formateur de mathématiques à l’IUFM…
Pour les ateliers il faut un affichage avec un tableau à double entrée pour suivre les groupes. Dès que les élèves entendent mon tambourin, un défilé s’organise pour passer d’un atelier à l’autre…
Pourquoi des ateliers en école élémentaire ? Et plus précisément, pourquoi choisir un fonctionnement sans fichier pour les mathématiques ?
J’avance au rythme des élèves. J’abandonne une progression imposée et déconnectée de ma classe. Je crée des exercices différenciés pour la réussite de tous mes élèves.
… bref je choisis la liberté !
1. C’est décidé, je me lance sans fichier !
Après une année de CP à faire tourner les pages des fichiers à mes élèves, j’ai tourné la page du cadre normé d’un éditeur qui ne connait pas mes élèves pour basculer vers les ateliers.
Jour après jour, je suivais scrupuleusement le guide du maître, proposant les activités préparatoires, expliquant dix fois les consignes d’un support standardisé et figé…
J’avais l’impression désagréable de préparer les élèves à remplir les quelques cases du fichier plutôt qu’à comprendre. Pire encore, cette impression d’être dans un train qui ne s’arrête pas et l’envie permanente de rajouter, enlever, compléter, bref d’adapter le fichier selon le profil de ma classe.
Pour travailler sans fichier, j’ai donc : établi un modus operandi, créé une progression précise pour ne pas me perdre en chemin, enfin j’ai imaginé une nouvelle manière d’avancer dans l’apprentissage des mathématiques : les ateliers
Oh, je vous entends d’ici : « Rien de bien révolutionnaire ! ». Et vous aurez raison, je n’ai rien inventé ! J’ai seulement décidé d’adopter un fonctionnement déjà pratiqué dans de nombreuses classes pour l’adapter à ma pratique.
2. À quoi ça ressemble en classe ?
Ma classe fonctionne avec DES ateliers. Soyons francs : les vidéos pédagogiques présentées à l’ESPE avec un tout petit groupe d’élèves ne sont pas notre quotidien, loin de là !
Nous avons de vraies classes avec de véritables élèves, remuants, bavards et évidemment charmants !
Il faut tout d’abord établir une organisation rigoureuse.
Ensuite faire correspondre les ateliers aux objectifs d’apprentissage : je crée des situations d’apprentissage.
Enfin il ne reste qu’à établir un cadre sécurisant et ritualisé pour que tout se mette en place.
Voici à quoi ressemble un après-midi en ateliers.
Un groupe est avec moi pour l’apprentissage : les élèves découvrent une notion ou je reprends une notion qui n’a pas été comprise. Nous jouons par exemple à la marchande.
Quel est l’objectif ? Leur faire découvrir en douceur les euros et les petits calculs.
Un groupe joue au loto des nombres pour apprendre les différentes configurations numériques
Un groupe joue à la Bataille Navale : support idéal pour apprendre à maîtriser les tableaux à double entrée. En fin d’année j’évalue sans avoir jamais fait une « leçon ».
Un groupe s’entraîne à utiliser la règle avec une fiche de géométrie pour exercer les petites mains avec des tracés précis.
Un autre groupe joue au train des nombres permettant d’automatiser les petits calculs inférieurs à 10.
En deux semaines, les élèves adoptent ce rythme de travail et respectent les règles de rangement et de changement.
Ils ne veulent pas perdre une minute de ce qu’ils considèrent comme un moment « joyeux, agréable, amusant, super, formidable » (les adjectifs ne leur manquent pas pour qualifier ces ateliers !).
3. Un bilan positif (pour les élèves et la maîtresse)
Ce fonctionnement est facile à mettre en oeuvre et :
très gratifiant : on entend l’enthousiasme des enfants calculer 3+5 ou 9-7 !
très reposant : pour moi, car je m’occupe d’un petit groupe d’élèves pendant que les autres travaillent… c’est plus facile !
très instructif : les ateliers permettent d’observer mes élèves et de mieux comprendre leur manière de réfléchir.
Quel gain de temps pour venir en aide aux plus en difficulté !
Lancez-vous ! Permettre aux élèves d’apprendre grâce à des situations concrètes est un moment de joie (vous savez bien… lorsque vous avez la chair de poule le jour où vos élèves montrent leur bonheur de comprendre) !
Le plus dur est de commencer. Une fois le système des ateliers adopté, il est bien difficile de retrouver un fonctionnement plus traditionnel !
Crédits photo : Dans ma trousse, Mysticlolly