Épisode 1 : Grand chelem à Boston !
« Ouah... c’est ici qu’on a inventé la soupe soluble et qu’on s’est échangé le premier email ! »
Lire la suiteJ’éclate de rire. Les sorcières n’existent pas, c’est bien connu. Mais on raconte qu’à la fin du XVIIe siècle, à Salem, huit jeunes filles eurent des comportements très étranges. Les médecins n’avaient aucune idée de ce qui leur arrivait. Les notables de la ville conclurent à un acte de sorcellerie.
Je dois reconnaître qu’Omni a des connaissances impressionnantes. Mais, ce n’est pas une raison pour me couper la parole !
Allons visiter Le Salem Witch Museum (le musée des sorcières de Salem), nous en saurons plus.
On y apprend qu’en 1692, les gens étaient très méfiants les uns envers les autres. Pour que la ville retrouve son calme, le gouverneur William fit interdire les arrestations de prétendues sorcières.
Il déclara avec aplomb : « Il apparaît préférable que 10 sorcières suspectées puissent s’échapper, plutôt qu’une personne innocente soit condamnée ». Cela calma la population.
Mais qu’est-ce qui lui fait si peur ?
En scrutant la salle, j’aperçois un drap flotter à une dizaine de centimètres du sol… Qu’est-ce que c’est que cette histoire ? Je tire dessus d’un coup sec et je découvre… Omni en train de léviter !
Brabrabra éclate de rire alors que CARLA se relève piteusement : « Ah mais c’était Omni ? Je… je savais pas… »
À Salem, nous tombons sur une ligne rouge qui nous guide à travers la ville à la manière du Freedom Trail. Décidément, c’est une manie ici !
Dans les rues, nous admirons les vieilles bâtisses inquiétantes comme la House of the Seven Gables : la maison aux sept pignons. C’est la plus vieille maison du Massachusetts. Elle a d’ailleurs inspiré Nathaniel Hawthorne – un écrivain de la ville – pour son roman du même nom.
À chaque carrefour, nous marquons une pause, fascinés par les boutiques de déguisements. Dans l’une d’elle, nous sympathisons avec Colin Graham, un jeune garçon originaire de la ville. Il possède 6 costumes de sorciers, 3 de pirates, 2 de fantômes !
« Réponse en cours… Halloween est une fête où les enfants se déguisent pour faire du porte-à-porte et demander aux voisins ‘Trick or treat‘ : farce ou friandise. Si les gens ne donnent pas de bonbons, alors on leur fait des blagues. »
Et à Salem, Halloween dure un mois entier. Il y a des gens déguisés en permanence !
« Manger des bonbons pendant un mois ? MMMhhhmmm »
Trick or treat
Halloween est célébrée le 31 octobre. Cette fête d’origine irlandaise est très populaire aux États-Unis. Sa mascotte est l’inquiétant Jack-o’-Lantern. La légende raconte que Jack était un vieil avare qui, après sa mort, fut refusé au paradis et en enfer. Le diable lui offrit un morceau de charbon qu’il plaça dans une citrouille pour éclairer son chemin. C’est pour cela que les jeunes américains découpent des visages dans des citrouilles, en souvenir de Jack.
Mais au Massachusetts, il n’y a pas qu’Halloween qui est célèbre. Colin nous emmène au Peabody Essex Museum, un musée rassemblant des oeuvres d’art du monde entier !
« Il faut savoir qu’à l’époque, Salem servait de base pour les marins. Venez, je vous emmène au port ! », s’enthousiasme Colin.
Le port de Salem est impressionnant. Il y a toutes sortes de bateaux, des pavillons partout. Mais le clou du spectacle, c’est le Friendship of Salem.
C’est un imposant trois-mâts du XVIIIème siècle qui a fait plus d’une dizaine de fois le tour du monde.
À l’abordage !!!
Contrairement aux pirates qui agissaient pour leur propre compte, les corsaires étaient des marins au service d’un pays. Ils naviguaient eux aussi sous le drapeau noir pour qu’on ne puisse pas les identifier. Tous les moyens étaient bons pour déstabiliser l’ennemi : sabotage de bateaux, vol de marchandises, raids sur de petits ports. Les corsaires de Salem étaient au service de l’Angleterre et cherchaient à attaquer l’Espagne et la France qui eux aussi possédaient des colonies en Amérique. Quelle galère !
C’est le père de Colin : Marc. Il est pêcheur à Salem.
« J’allais justement sortir en mer, ça vous dit de m’accompagner ? »
Une fois sur l’océan, CARLA prend le gouvernail pendant que Marc nous demande de tendre l’oreille.
« Vous entendez ça ? C’est le chant des baleines, il y en a beaucoup à cette période de l’année. »
Au loin, nous voyons plusieurs baleines sauter hors de l’eau. Elles sont immenses. Quand je pense que d’aussi gros animaux ne se nourrissent que de plancton. C’est un peu comme si moi, je ne mangeais que des grains de semoule.
« Eh bien, si la baleine est comme moi, ça doit lui demander beaucoup de plancton pour être rassasiée », dit Brabrabra qui a soudainement très faim.
«Transformation en cours… Mode amphibie activé.»
Soudain, Omni se jette à l’eau pour jouer avec les baleines. Bien au sec sur le bateau, nous les entendons rire et chanter.
Nous arrivons en vue de Cape Cod (le cap aux morues), une presqu’île située de l’autre côté de la baie. Marc nous dépose à Provincetown.
Le meilleur moyen de se déplacer dans la région, c’est le vélo. Nous en louons 3 et Brabrabra en profite pour équiper Omni de roues et de pédales.
Nous pédalons sur les plages de Cape Cod pour admirer les Dune Shacks. Ce sont des maisonnettes en bois dans lesquelles vivaient les peintres et les écrivains.
Provincetown est avant tout une ville d’artistes. Des peintres très célèbres y ont séjourné comme Jackson Pollock ou Edward Hopper.
Edward Hopper, le peintre de la lumière
Ewdard Hopper est considéré comme un peintre naturaliste. C’est-à-dire qu’il peignait de la façon la plus réaliste possible. Il est particulièrement célèbre pour le soin qu’il apportait à la compréhension de la lumière : d’où venait-elle ? Comment se diffusait-elle dans le tableau ? Beaucoup de réalisateurs, tels que Woody Allen, Tim Burton ou les frères Cohen, se sont inspirés des tableaux de Hopper pour la mise en scène de leurs films.
Une fois nos vélos rendus, nous arrivons à la Commercial Street, la rue principale de Provincetown. À chaque fenêtre nous apercevons des drapeaux aux couleurs de l’arc-en-ciel ornés du slogan « Peace » : paix.
Ici, les galeries d’art poussent comme des champignons après la pluie. Cela inspire CARLA.
Et voilà nos deux amis sur la plage, chacun affairé à sa toile. Quand les tableaux sont achevés, Brabrabra et moi sommes désignés comme jury de ce concours improvisé.
« Alors ? » nous demande CARLA, plein d’espoir.
Je trouve le tableau très réussi, Brabrabra aussi, mais Omni ne cesse de critiquer. Gnagnagna, monsieur Je-sais-tout. Et si tu nous montrais ton travail ?
« Avec plaisir. J’ai décidé d’intituler mon oeuvre : Synchronicité eucharyotique pluri-cellulaire en milieu naturel » se vante Omni.
Nous éclatons de rire.
« Ce n’est pas grave, j’ai un autre plan pour l’avenir » répond Omni vexé.
Allons voir ça.
Beneylu Jim
Crédits photo: Massachusetts Office of Travel & Tourism – Pixabay – Wikimedia Commons
« Ouah... c’est ici qu’on a inventé la soupe soluble et qu’on s’est échangé le premier email ! »
Lire la suite« Quand je serai grand, je serai président ! »
Lire la suite